L’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) entre dans une zone de turbulence. Dans un communiqué publié ce mardi et reçu par FarafinaNews, la coordination des amicales des UFR a annoncé une grève illimitée, invitant l’ensemble des étudiants à rentrer chez eux jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision radicale est motivée par une accumulation de dysfonctionnements structurels, d’abus sécuritaires et d’un manque de réponse institutionnelle, selon la coordination, seule structure, dit-elle, “habilitée à défendre les intérêts moraux et matériels” des étudiants.
Une longue liste de revendications
Les griefs soulevés par les étudiants sont nombreux et touchent à la fois aux conditions de vie, d’étude et de sécurité. Parmi les points mis en avant :
-Le non-achèvement du complexe des 1 000 lits, en chantier depuis plus de 3 ans, obligeant les étudiants à se loger à leurs frais, dans un contexte de loyers jugés trop élevés.
-La coupure de la connexion Wi-Fi au niveau du pavillon D du campus 2, depuis plus de 5 mois, impactant fortement les travaux de recherche.
-Un restaurant universitaire sous-dimensionné, avec moins de 300 places pour un effectif dépassant 13 000 étudiants.
-Un service médical réduit à trois lits, pour toute l’université.
-Une pénurie récurrente d’eau sur les campus.
-Une seule ambulance pour plus de 13 000 étudiants.
-Un manque criant de salles de cours et de TD, limitant le bon déroulement des enseignements.
-Des laboratoires inachevés depuis 7 ans, freinant les activités pratiques.
Mais au-delà des difficultés matérielles, c’est la question sécuritaire qui semble avoir été l’élément déclencheur de cette grève illimitée. La coordination accuse les forces de défense et de sécurité (FDS) d’avoir pénétré dans les campus sociaux et pédagogiques ce mardi matin, avec l’autorisation du recteur, lançant des grenades lacrymogènes dans l’enceinte universitaire.
« Les policiers traquent et brutalisent les étudiants jusque dans leurs maisons », affirme la coordination, dénonçant une situation « extrêmement grave » et « dangereuse pour la vie des étudiants ».
Malgré plusieurs tentatives de médiation et de plaidoyer auprès des autorités, la coordination estime que la tutelle reste indifférente à la détérioration des conditions à l’UADB. Elle appelle à une mobilisation totale des étudiants et demande à toute la communauté universitaire de respecter scrupuleusement le mot d’ordre de grève.
