Le Sénégal reste véritablement un pays « irréel ». On ne se lassera jamais de le lire. Dans ce pays, l’on nous a habitué à » du genre médecin après la mort ». C’est toujours après une catastrophe que l’on réagit. Et c’est la sempiternelle. Donc trop de théories et peu d’actions. Comme ce fut le cas avec ce triste accident survenu à Sikilo, localité située à 6 kms de Kaffrine.

Aujourd’hui, nous sommes face à un drame jamais enregistrés dans un accident de route au Sénégal. Un lourd bilan : plus de 40 morts et près de cent blessés. C’est tout un peuple qui s’en indigne. Tout un peuple sous le choc, en premier chef le président de la République.

Mais c’est qui ce peuple qui s’indigne et condamne ? Ce sont ces morts, ces blessés et autres. A entendre les différentes interventions tant des autorités et autres Sénégalais, on se demanderait : qui est le coupable ? Qui sont les responsables ? Car les différents discours émis ne collent pas avec les avis de ceux qui les émettent. Encore une fois qui est le coupable ? C’est là où va résider l’équation ? Car personne ne se voit ou ne se prend pour responsable.

Pour autant, il faut déplorer l’étroitesse de nos routes qui mènent vers le Sénégal des profondeurs. Encore plus, il faut s’indigner de la vétusté des bus de transport communément appelés « horaires ». Ils sillonnent tout le pays. Ces cars de transport en commun ne peuvent passer inaperçus. Un bus de plus de 80 places avec presque 5 tonnes de bagages de toutes sortes sur le toit, filant à vive allure, un chauffard le doigt sur klaxon, des apprentis juchés là-haut, c’est le spectacle auquel l’on assiste chaque jour. Et à des heures tardives de la nuit, ils rallient des villes distantes de plus de 200 kms de Dakar.

C’est à tous ces actes qu’il faut s’attaquer. A cet effet, un conseil interministériel se tiendra ce lundi pour « pour la prise de mesure fermes sur la sécurité routière et sur le transport public des voyageur », a laissé entendre Macky Sall, lors de sa descente à Kaffrine.

Au pays des théories et des mesures sans lendemain tout peut paraitre sans apparaitre.

Kélétigui