Lassées par des années de pénurie d’eau potable, les populations de la commune de Thiomby, dans le département de Kaolack, ont exprimé leur colère ce week-end lors d’un sit-in tenu à la Halte Ngothie. Regroupés au sein du Collectif pour la défense des intérêts de Thiomby, les manifestants ont dénoncé une crise persistante qui affecte les 26 villages de la commune.

Brandissant des pancartes et portant des brassards rouges en signe de protestation, les manifestants ont vivement critiqué la gestion de la société de distribution Flex’Eau, qu’ils tiennent pour responsable de la situation.

« Chaque jour, les robinets sont fermés pendant au moins neuf heures, parfois pendant plus de deux semaines. Et pourtant, les factures continuent d’arriver comme si de rien n’était », s’est indignée Amy Collé Ndiaye, porte-parole du collectif. Un sentiment partagé par de nombreux habitants, confrontés à des coûts jugés exorbitants pour une eau qu’ils peinent à recevoir.

Sokhna Khady Ndiaye, une autre manifestante, a dénoncé le fardeau économique que représente l’achat quotidien d’eau : « Avec la conjoncture actuelle, nous sommes obligés de payer jusqu’à 1 000 francs CFA le baril. C’est insoutenable pour les goorgoorlu [travailleurs informels ou précaires]. »

Mais au-delà de la crise de l’eau, le sit-in a aussi mis en lumière un autre fléau : l’insécurité, notamment le vol de bétail, devenu, selon les habitants, une réalité quotidienne. « Cela fait presque 10 ans que nous subissons cette situation. À Thiomby, il ne se passe pas dix jours sans un cas de vol de bétail », a affirmé Joe Senghor, vice-coordinateur du collectif.

Face à l’ampleur des problèmes, le collectif appelle l’État à agir rapidement. Il exige non seulement une solution durable à la crise de l’eau et une meilleure sécurité pour les populations, mais réclame aussi le départ de la société Flex’Eau, accusée de « tous les maux » qui frappent la commune.