En 2009, la Grèce frôla la banqueroute : déficit à 13% du PIB et dette dépassant 110%.

Son salut vint d’un mécanisme européen de stabilité financière (110 milliards d’euros) porté par l’UE et le FMI, assorti de coupes budgétaires équivalant à 30% des dépenses publiques.

Le Sénégal découvre depuis mars 2024 l’ampleur de son héritage budgétaire explosif avec le triomphe du parti Pastef Les Patriotes.

L’audit des comptes publics révèle une dette excédant 100% du PIB Barclays Bank évoquant même 119%, dépassant le seuil critique de 70% fixé par l’UEMOA.

Un déficit révisé à près de 12% aggrave l’étau de trésorerie, menant à une situation de quasi-faillite.

« L’État n’a plus de marge de manœuvre », déclarait dès janvier le Président à Diamniadio.

Pourtant, grâce à une gestion de trésorerie en mode urgence,
le gouvernement maintient l’essentiel : salaires, services régaliens, programmes sociaux. Un équilibre précaire où chaque décaissement exige la précision d’un orfèvre.

Trois piliers pour le redressement
Ce sauvetage exige :

  • Courage pour réduire drastiquement le train de vie de l’État et réviser les subventions ;
  • Ingéniosité pour négocier des swaps de dette avec des créanciers bilatéraux ;
  • Transparence incarnée par la publication intégrale de l’audit et le dialogue avec le FMI.

Nos atouts face au défi
Cette dette colossale pèse lourd, mais le Sénégal dispose de leviers tangibles :

Richesses gazières et pétrolières des projets GTA (Grand Tortue Ahmeyim), Sangomar et Yakaar ;
Position de hub régional renforcée par le port de Ndayane (inauguration prévue en 2027) ;
Stabilité démocratique ;
Diversification économique (croissance du numérique, économie bleue, renforcement du tertiaire, des services et de l’informel).

L’impératif diplomatique économique : La tournée du Premier Ministre Sonko vise à convaincre les fonds souverains (Fonds saoudiens, banques chinoises,
Qatar Investment Authority)
de participer à des rachats partiels de dette, étalant les échéances.

L’exigence collective
Face aux Cassandres, rappelons : la dette sera honorée.

  • Gouvernants : Rationalisez drastiquement les dépenses de souveraineté (missions à l’étranger, fonctionnements coûteux) ;
    Proposez des alternatives fiscales crédibles ;
  • Peuple : Soutenez l’initiative de « cagnottes citoyennes » comme le « Fonds Sénégal Renaissance », inspirées de la solidarité des années 80.

Ne laissons pas la dette nous hanter : transformons-la en projet collectif.

Par des mécanismes innovants (émissions d’obligations patriotiques ?) et des sacrifices républicains, le chaos hérité deviendra renaissance.

Cheikh Djibril Kane, fondateur du RADAR Tink Tank And-Ligguéy !