Le chef de l’Etat a présidé tout dernièrement l’opération de lancement de la vente des cartes de membre de sa formation politique. Il n’a pas tardé à désigner les superviseurs de cette opération, qui vise l’écoulement d’un million et demi de « sésames ». Un choix pour lequel Macky Sall a fait feu de tous bois : des responsables perdus de vue, des figures « émergentes », comme des « loosers » aux dernières élections locales et législatives. Alors, comme au Qatar, le « combat sur le terrain » a commencé en direction de la toute prochaine élection présidentielle.

Nul responsable ne sera superviseur dans son fief : le Président du parti au pouvoir a appliqué ce principe, qui prémunit contre les risques de parti pris.  C’est ce qui ressort de la lecture des superviseurs qu’il a retenus, pour la vente des cartes de membre de la formation politique au pouvoir (Voir par ailleurs).

Parmi les heureux « élus » par le Président Sall figure des « revenants », comme l’ancien Premier ministre Boune Abdallah Dionne et Aly Coto Ndiaye, premier à diriger le ministère de la Jeunesse sous le régime du tombeur de Me Wade

Sur la liste des superviseurs de l’opération, qui  vise la massification de l’Alliance pour la République (Apr), on retrouve, aussi, des responsables ayant perdu aux dernières élections locales et/ou législatives. Dans ce lot il y a, entre autres « repêchés » : Modou Ndiaye Rahma, battu pour la mairie de Kaolack, Aliou Sall, frangin du Président et maire défait de Guédiawaye, Abdoulaye Bibi Baldé, ancien ministre récemment défenestré de la direction de La Poste.

Rappels et repêchages, parce que, certainement, laisser en rade les uns et les autres pouvait être source de frustration, voire de dissension.

Sur la liste des superviseurs retenus par le Président Sall, on remarque, encore, des responsables aux présences « limitées », jusque dans leurs fiefs. On peut se risquer à citer dans ce lot : Me Nafissatou Diop, qui avait subi le courroux des partisans de la ministre Mariama sarr, dont elle ne semble pas avoir apprécié la reconduction dans le gouvernement.

Naturellement bien les gagnants aux dernières élections locales et/ou législatives figurent sur la liste des superviseurs de l’opération de vente des cartes du parti présidentiel. Parmi eux : Karim Sène, secrétaire élu dans l’actuelle législature et maire reconduit de Fimela ; Pape Demba Bitèye, qui est retourné  à la direction de la Senelec après son élection à l’Hémicycle ; Serigne Guèye Diop, maire reconduit de Sandiara et ministre conseiller ; Adama Diallo, maire de Gossas et Directeur de Petrosen ; Mame Boye Diao, Aîssatou Ndiaye Ndiaffate, Youssou Benjeloune, député et président du Conseil régional de Kaolack, etc.

Ancien maoïste reconverti libéral, Macky Sall semble ainsi apprécier les avantages du Stakhanovisme : récompenser, pour encore de meilleurs résultats.

Par contre sur sa liste ne figurent pas deux actuelles figures de proue de l’Apr : l’actuel Premier ministre Amadou Bâ et le présent président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Sans doute, parce que chefs d’institutions ils ont à faire et doivent être élevés au-dessus de la mêlée. Ce qui ne signifie pas qu’ils ne seront point de la campagne des ventes de cartes de leur Alliance pour la République. Tout au contraire !

Ainsi donc Macky Sall  a lancé ses « lieutenants », pour une opération de consolidation et de charme des électeurs.

L’objectif qu’il a fixé atteint, des ambitions non enore élucidées, comme au sujet du « 2ème quinquennat » ou « 3ème mandat », pourraient davantage être motivées par ce prétendu dessein : c’est une Lapalissade.

A D BADER