Le ton est monté du côté de l’Alliance pour la République (APR), après le placement sous mandat de dépôt de Mansour Faye, ancien ministre et maire de Saint-Louis, et beau-frère de l’ex-président Macky Sall. Dans un communiqué rendu public ce lundi 26 mai 2025, le parti présidentiel sortant dénonce ce qu’il qualifie de “justice instrumentalisée” et “commande politique” visant à affaiblir l’opposition.
« Notre camarade Amadou Mansour Faye vient d’être injustement placé sous mandat de dépôt par une justice scélérate, aux ordres, qui exécute froidement une commande politique », déclare le texte signé par la direction du parti.
L’APR affirme que cette mesure n’a d’autre objectif que de “bâillonner” les responsables politiques fidèles au régime de Macky Sall, et de “ternir l’image d’un homme intègre” ayant, selon le parti, servi l’État avec “honneur et dignité”.
La réaction fait suite à l’inculpation de Mansour Faye pour surfacturation présumée d’un marché de riz durant la pandémie de Covid-19, pour un montant estimé à 2,749 milliards de francs CFA. Il a été placé sous mandat de dépôt par la Haute Cour de Justice.
Dans ce contexte, l’APR justifie son refus de participer au Dialogue national convoqué par le Président Bassirou Diomaye Faye. Le parti considère que ce processus est “futile” et éloigné des “vraies préoccupations du peuple”, accusant le nouveau régime de mettre en œuvre un agenda de persécution politique.
« Le refus de l’APR de prendre part à un Dialogue futile se justifie amplement », précise le communiqué, dénonçant un “règlement de comptes” destiné à “réduire au silence” le parti et ses cadres.
Dans un contexte de forte recomposition politique, l’APR en appelle à l’unité et à la discipline de ses militants, tant au Sénégal que dans la diaspora, pour mener un “combat pacifique contre l’injustice”. Le parti dit prendre également à témoin les chefs religieux, coutumiers, universitaires et membres de la société civile, sur ce qu’il perçoit comme une stratégie de déstabilisation politique.
L’incarcération de Mansour Faye, proche parmi les proches de Macky Sall, donne une dimension hautement politique à cette affaire judiciaire. Si les nouvelles autorités affirment vouloir rompre avec l’impunité, l’APR dénonce une justice à double vitesse.
