Plusieurs dizaines de milliers de sympathisants de Lula vêtus de rouge avaient envahi ce dimanche 1er janvier à la mi-journée le centre de Brasilia, quelques heures avant que le chef historique de la gauche ne soit proclamé président du Brésil pour la troisième fois. Le président brésilien réélu s’est offert un bain de foule, parmi ses partisans, avant de prêter serment devant le Parlement.

La cérémonie d’investiture de Lula a débuté par une minute de silence en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, et au pape émérite Benoît XVI. Avant que l’hymne brésilien ne retentisse dans l’enceinte du Congrès. Le président brésilien a signé le registre avec un stylo donné par l’un de ses partisans dans un meeting en 1989, longtemps avant son accession au pouvoir.

À 77 ans, Luiz Inacio Lula da Silva a été proclamé pour la troisième fois président du grand pays émergent de 215 millions d’habitants, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l’issue de deux mandats (2003-2010). Dans son discours, Lula a largement critiqué le mandat de l’ex-président Jair Bolsonaro, sans jamais le citer. Le président a axé son discours sur la reconquête des droits sociaux et des libertés, pour lui bafoués lors de la présidence de son prédécesseur d’extrême droite.

Jusqu’à 300 000 personnes sont attendues pour cette journée devant allier la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles doivent assister 17 chefs d’État, et une fête populaire avec des concerts.

Soleil de plomb
Sous le soleil de plomb de ce début d’été austral, des milliers de Brésiliens, souvent vêtus du rouge emblématique du Parti des travailleurs (PT) de Lula, ont dû patienter dans des files d’attente de centaines de mètres en raison des contrôles de sécurité.

« Olé, olé, olà, Lula, Lula », et « A esplanada é nossa! », « l’esplanade est à nous » criait une foule joyeuse, en référence à l’Esplanade des ministères, au cœur de Brasilia, où Lula prononcera son premier discours de président dans l’après-midi.

Jair Bolsonaro aux États-Unis
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Reclus et quasi muet depuis sa défaite d’octobre, Jair Bolsonaro, qui perd son immunité présidentielle, a quitté le Brésil vendredi pour la Floride, au sud des États-Unis. Alors que ses fidèles les plus radicaux veulent empêcher l’accession de Lula au pouvoir et campent toujours devant des casernes du pays, réclamant une intervention militaire, la sécurité a été renforcée.

Toutes les forces de police du district de Brasilia, quelque 8 000 agents, sont mobilisées, ainsi qu’un millier de policiers fédéraux. Le nombre de personnes pouvant assister au discours de Lula devant le palais de Planalto a été limité à 30 000 personnes. Des patrouilles ont lieu à l’aéroport de Brasilia près duquel un engin explosif a été découvert il y a une semaine dans un camion-citerne, posé par un bolsonariste qui voulait « créer le chaos » au Brésil.

RFI

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