La bataille diplomatique fait rage entre le Mali et la France. L’ancien colonisateur est constamment, à tort ou à raison, mis sur le banc des accusés par son ancienne colonie. En tout étatde cause, depuis l’arrivée du colonel Assimi Goita au pouvoir par coup d’Etat perpétré contre Ibrahima Boubacar Keïta (IBK), un dialogue de sourd s’est installé entre les deux pays. Et les points qui les opposent sont teintés d’antagonisme.

Le Mali adopte de plus en plus une position rigide vis-à-vis de la France. Hier mardi, comme relaté à travers tous les médias, les dernières troupes françaises présentes sur le territoire malien, dans le cadre de l’opération Barkhane, l’ont quitté. Mais cet état de fait ne change en rien la position du Colonel Goïta dans sa « bataille diplomatique » contre la France. En témoigne cette lettre de protestation adressée au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La bataille diplomatique portée devant le conseil de sécurité de l’ONU

En adressant cette lettre au conseil de sécurité, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop déporte la bataille diplomatique, opposant son pays à la France, à New York. Dans sa correspondance datée du 16 aout 2022, il a tenu à multiplier les accusations portées sur les forces françaises. La plus récente, tient à rappeler M. Diop, « a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi, dont le contrôle avait été transféré aux FAMA, le 19 avril 2022… »  Le ministre malien, dans sa missive, ne s’est pas privé de dénoncer les différentes « violations de l’espace aérien malien par la France ». A cet effet, le gouvernement malien soutient détenir des preuves irréfutables concernant la violation de son espace aérien par les forces françaises.

Protestation contre la violation de l’espace aérien par la France

Dans la missive, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop appelle l’attention du Conseil de sécurité des nations unies sur les « actes graves visant à porter atteinte à la paix et à la sécurité internationales. » Comme pour convaincre cette instance onusienne de la véracité de ses propos, Abdoulaye Diop dans son argumentaire a étalé les griefs contre l’armée française. « Depuis plusieurs mois, il nous a été donné de constater des violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises, en y faisant voler des vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, sans autorisation des autorités maliennes. », a accusé le ministre malien dans la lettre. Loin de s’en arrêter là, il poursuit : « depuis le début de l’année 2022, les forces armées maliennes (FAMA), munies de nouvelles capacités, ont enregistrés plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises, sous différentes formes… »

A terme, le gouvernement malien estime que « ces actes de la France constituent une agression, qui est définie, selon la résolution 3314 (XXIX) de l’Assemblée générale des nations unies du 14 décembre 1974. » Et cette résolution dit que « l’emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté, l’intégrité ou l’indépendance politique d’un autre Etat et de toutes autres manières est incompatible avec la Charte des Nations Unies… » Sur cette base, les autorités maliennes sollicitent l’arbitrage du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour que cessent « les violations de son espace aérien », a conclu le chef de la diplomatie malienne.