La décision, notifiée le 16 juin 2025, vient annuler temporairement une mesure jugée arbitraire et remet en lumière la tension grandissante entre la presse privée et le nouveau régime issu de la troisième alternance politique.

Un climat d’hostilité croissant envers la presse privée

Dans une déclaration officielle, le CDEPS dénonce une série de mesures gouvernementales visant, selon lui, à affaiblir économiquement et institutionnellement la presse privée sénégalaise. Le syndicat rappelle notamment :

  • L’annulation de l’effacement fiscal autrefois accordé aux entreprises de presse,
  • Le non-paiement des créances de l’État,
  • La résiliation unilatérale de contrats de publicité,
  • Le gel des subventions pour les années 2024 et 2025,
  • Et la hausse des coûts de diffusion sur la TNT ayant conduit à la suspension de signal de nombreuses chaînes privées.

Le CDEPS fustige également la tentative du gouvernement de redéfinir la légitimité juridique des médias, via l’élaboration d’une liste “officielle” de médias reconnus et des arrêtés qualifiés d’illégaux, désormais retoqués par la Cour suprême.

Une presse menacée d’effondrement

La crise est économique, sociale et existentielle, alerte le CDEPS. Faute de soutien et sous la pression de décisions qu’il considère comme hostiles, le secteur connaît une hémorragie d’emplois, avec des centaines de travailleurs licenciés ou impayés, privés de couverture sociale et médicale, et de plus en plus nombreux à entrer en grève.

« Nous sommes face à une tentative d’asphyxie de la presse privée », déclare le CDEPS, qui tire la sonnette d’alarme : le Sénégal risque de perdre l’un des piliers de sa démocratie.

Appel solennel à toutes les forces vives de la nation

Dans son communiqué, le CDEPS appelle le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye à traduire en actes ses appels à la préservation de la presse, lancés lors des conseils des ministres des 13 août 2024 et 7 mai 2025.

Le Conseil s’adresse aussi à l’ensemble des citoyens, aux syndicats, à la société civile, aux confréries religieuses, à l’Église et aux partis politiques pour défendre la liberté de la presse, qu’il qualifie de condition première de toute démocratie stable et durable.