Le Sénégal compte 9 villages de reclassement social dont les plus célèbres sont Koutal dans la région de Kaolack et Touba Peykouk dans la région de Thiès. Ces villages ont été créés par le colonisateur et étaient régis par la loi 76-03 de 1976. Ils (ces villages) étaient destinés à l’isolement des malades et au blocage de la chaine de transmission de la maladie. Ce statut existe toujours même si « la lèpre n’est plus un problème de santé publique depuis 1995. » Tout de même les statistiques corroborent fermement cette thèse. La lèpre, elle est même éradiquée depuis 2015, alors que moins d’un cas pour 40 000 habitants est désormais recensé. En 2020, 191 cas de lèpres ont été comptabilisés sur une population de 17 millions d’habitants avait fait savoir le ministère de la santé.

 Ainsi donc, le Sénégal par la voix de son ministre de la santé Dr Marie Khemesse Ndiaye a pris l’engament « à combattre la stigmatisation liée à certaines maladies avec comme démarche la mise en œuvre de politiques d’inclusion sociale des populations vulnérables à travers la suppression des villages de reclassement social pour les lépreux guéris ou mutilés. » Elle défendait ce mercredi 17, le projet de loi n°11/2022 portant abrogation de la loi n° 76-03 du 25 mars 1976 relative au traitement de la Lèpre et au reclassement social des lépreux guéris ou mutilés.

Encore faut –il le souligner. Puisque ce projet de texte répond véritablement aux engagements internationaux auxquels l’Etat du Sénégal a souscrit, consacrant aux principes de non-discrimination et d’égalité des hommes devant la loi, énoncée dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme du 10 décembre 1948 et à l’article 7 de la Constitution du Sénégal du 22 janvier 2001.

L’abrogation de cette loi va donc consolider les progrès notables du pays dans la prise en charge et l’élimination de la lèpre en se situant en dessous du seuil (1cas pour 10.000 habitants) fixé par l’Organisation mondiale de la Santé.