Nous nous permettons, avec le plus grand respect mais avec une détermination renouvelée, d’interpeller les autorités étatiques et territoriales, en particulier le Gouvernement de la République du Sénégal, au sujet d’une situation devenue intolérable : l’absence persistante d’une embarcation destinée à desservir l’île de Haère, en Casamance.
Depuis de nombreuses années, les habitants de cette île vivent dans un enclavement structurel qui compromet gravement leur accès aux services sociaux de base. Ce déficit logistique impacte tous les aspects de leur quotidien : les évacuations sanitaires sont impossibles en cas d’urgence, l’approvisionnement en produits de première nécessité demeure aléatoire, et les femmes, en particulier, se trouvent dans l’impossibilité d’écouler leurs produits sur les marchés environnants.
Aujourd’hui, l’hivernage s’installe, aggravant encore les difficultés de déplacement, accentuant l’isolement de l’île et exacerbant les risques tant sanitaires que sociaux. En l’absence d’un moyen de navigation sûr, rapide et fiable, Haère se retrouve livrée à elle-même, dans une situation de quasi-abandon.
L’annonce selon laquelle la Base navale Sud avait été chargée du dossier avait suscité, à juste titre, un profond soulagement et nourri un réel espoir au sein de la population. Hélas, l’attente se prolonge, le silence persiste, et l’espoir cède progressivement la place au découragement et à l’inquiétude.
Ce que réclament les populations ne relève ni du luxe, ni du privilège : il s’agit d’une nécessité vitale, d’une exigence minimale de dignité humaine et de survie. La mise à disposition d’une pirogue constitue une urgence sociale et un devoir impérieux de l’État envers ses citoyens les plus vulnérables.

Nous appelons ainsi les autorités compétentes à traiter ce dossier avec la priorité qu’il mérite. Il est temps que ce problème, trop longtemps ignoré, trouve une résolution définitive, afin que les habitants de Haère puissent enfin recouvrer leur droit fondamental à la mobilité, à la sécurité et à l’espoir.
L’île de Haère ne saurait être reléguée davantage dans l’oubli. Elle mérite d’être entendue, soutenue et pleinement servie par la République.
Par Norbert AFA Diatta