Le président Yoweri Museveni a confirmé samedi 28 juin son intention de briguer un septième mandat à la tête de l’Ouganda lors de la présidentielle de janvier prochain. Si elle ravit son propre parti, la nouvelle est en revanche accueillie avec fatalisme et résignation au sein du principal parti d’opposition.
Au pouvoir à Kampala depuis bientôt 40 ans, le président Yoweri Museveni, aujourd’hui âgé de 80 ans, a confirmé son intention de briguer un nouveau mandat – le septième – lors de la prochaine élection présidentielle prévue en Ouganda au mois de janvier prochain. Dans un message publié sur la plateforme X samedi 28 juin en fin de journée, celui-ci a déclaré avoir fait acte de candidature auprès de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM), qui a modifié la Constitution à deux reprises pour lui permettre de prolonger son règne.
Même si elle ne surprend pas dans le pays, l’annonce de la nouvelle candidature du chef de l’État provoque évidemment de nombreuses réactions dans la classe politique ougandaise.
« À chaque mandat, il promet que c’est le dernier et à chaque fois, il revient… »
Dans le camp présidentiel, sans surprise, elle est accueillie positivement. « Les gens s’y attendaient et beaucoup approuvent son choix », affirme ainsi Enoch Barata, le directeur des services juridiques du NRM, avant d’ajouter : « Ce n’est pas le temps passé au pouvoir qui compte, mais le projet. Le président veut diversifier l’économie et renforcer la lutte contre la corruption ».
Résignée, l’opposition, quant à elle, ne cache pas un certain fatalisme. « À chaque mandat, [Yoweri Museveni] promet que c’est le dernier et à chaque fois, il revient… », déplore par exemple David Lewis Rubongoya, le secrétaire général de la National Unity Platform (NUP) qui évoque une frustration croissante chez les jeunes liée à la pauvreté, au chômage et à la corruption. Alors que le leader de la NUP, Bobi Wine, a déposé sa candidature à la présidentielle mercredi 25 juin, « dans une élection libre et équitable, nous gagnerions », reprend David Lewis Rubongoya qui rappelle que « nos militants sont arrêtés, enlevés et que certains sont toujours détenus. Mais on ne peut pas abandonner », conclut celui-ci alors qu’un autre opposant, Kizza Besigye, est lui aussi toujours en prison, dans l’attente de la fin de son procès.
Source : RFI