Pape Diop a finalement franchi le Rubicon. Cependant, en annonçant son ralliement du giron marron-beigne, le leader de la coalition Bokk Guiss Guiss n’a pas surpris beaucoup de monde. Le suspens était bien là, certes, mais nombre de sénégalais avertis l’avaient vu venir.Quand en 2012, Abdoulaye Wade disait que les libéraux vont encore rester 50 ans au pouvoir, sa déclaration avait soulevé un tollé. Eh oui, tout le monde regardait son doigt quand le vieux sage montrait la lune. Battu par son ancien Premier ministre, Macky Sall aux élections de 2012 et voué aux gémonies par les Sénégalais, Wade par ces actes politiques n’en a pas encore fini de surprendre son monde. Pour preuve, cette assertion très polémique en son temps du « pape du Sopi » suit son cours. Car c’est comme qui dirait simplement que les frères libéraux, au vu de la situaton politique actuelle marquée par une chute de la majorité présidentielle, ne sont pas prêts à se désolidariser. Les législatives de ce 31 juillet 2022 resteront à jamais gravées dans la mémoire de certaines grosses cylindrés de la mouvance présidentielle, puisque nombre d’entre eux ont été battus dans leur base politique, voire dans leurs bureaux de vote ; ceci à plate couture. Au soir de cette même date, les tendances issues des urnes donnaient largement favori la coaliotion Yewwi. Et pour la première fois dans l’histoire polique du Sénégal, on s’attendait à une cohabitaton à l’Assemblée nationale. Autrement dit, la coalition au pouvoir n’a pas eu les résultats escomptés : la majorité absolue. C’est dans ce sillage qu’apparait ce qu’on appelait communément dans la presse, ces derniers temps particulièrement, des « faiseurs de rois ». Que sont Pape Diop, Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall. Et ce dernier a vite fait taire la rumeur sur son intention de rejoindre BBY, et moins on en prêtait l’intention à Pape Djibril Fall, plus la suspicion était portée sur Pape Diop, ancien Président du Sénat après l’Assemblée nationale. C’était du temps de la toute-puissance de Me Wade, « un opposant au pouvoir »Alors au finish le masque est tombé en ce jeudi 10 août, charriant comme un sentiment de dés pipés : le leader de Bokk Guiss Guiss a porté son choix sur le groupe parlementaire BBY. Entre autres arguments, avance-t-il : c’est pour préserver le pays d’une impasse et pour que l’Assemblée nationale ne soit pas« un goulot d’étranglement ». Mais, allez quand même savoir si son choix publié en un instant si crucial ne pourrait pas en être pour sa coaliton, puisque son co-lister l’ancien ministre Aliou Sow ne doit pas avoir dit son dernier mot.