Lors d’une conférence de presse tenue ce 9 mai 2025 à Dakar, l’Alliance Pour la République (APR) est montée au créneau pour dénoncer la mise en accusation de plusieurs anciens ministres par l’Assemblée nationale, dénonçant un “procès politique” et une volonté de “liquider l’héritage de Macky Sall”.

Réunis au siège du parti, les responsables de l’Alliance Pour la République (APR) ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils qualifient de “cabale politique”. En ligne de mire : la décision de la majorité parlementaire d’adopter, le 8 mai 2025, une résolution visant à mettre en accusation cinq anciens ministres du gouvernement de Macky Sall devant la Haute Cour de Justice.

Parmi les personnalités visées : Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, ainsi que Ndeye Saly Diop et Aissatou Sophie Gladima. Pour l’APR, il s’agit d’une opération de dénigrement politique orchestrée par le pouvoir actuel.

« Cette résolution vise clairement à humilier, à jeter en pâture et à condamner symboliquement des serviteurs de l’État avant même que la justice n’ait tranché », a déclaré un porte-parole du parti, lisant la déclaration liminaire du Secrétariat Exécutif National.

Solidarité affichée et dénonciation d’un climat d’instabilité

L’APR a également exprimé son soutien aux anciens ministres mis en cause, ainsi qu’à plusieurs figures du parti actuellement détenues, parmi lesquelles l’honorable député Farba Ngom, le ministre Lat Diop, Abdoulaye Ndiaye, Abdou Nguer et Assane Diouf. Le parti parle d’une justice à double vitesse et d’une dérive autoritaire.

Dans un discours empreint de gravité, les responsables du parti ont aussi tenu à alerter sur la situation économique et sociale du pays. Ils évoquent une précarité croissante, une perte de confiance des populations envers le régime actuel, et une rupture des promesses de campagne.

« Par dizaines de milliers, nos compatriotes ont perdu leur emploi. Ils ont de plus en plus de mal à nourrir leurs enfants », lit-on dans la déclaration, qui accuse le nouveau pouvoir de mener une “politique de vengeance”.

Appel à une justice impartiale et respect de l’État de droit

Malgré les critiques, l’APR dit faire confiance à la justice sénégalaise. Le parti appelle néanmoins les institutions judiciaires à faire preuve de “neutralité, d’objectivité et d’impartialité”, afin de préserver la stabilité du pays et de garantir le respect de l’État de droit.

Le parti conclut en réaffirmant son attachement aux valeurs démocratiques, tout en accusant le régime en place de chercher à effacer l’héritage politique de Macky Sall, qualifiant cette dynamique de “mise à mort de la République”.