Le torchon brûle entre les travailleurs d’Expresso Sénégal et leur employeur. A l’origine de ce mouvement d’humeur : le licenciement « abusif » d’une cinquantaine d’employés de la multinationale soudanaise.

Entre la direction générale et le personnel de la société de téléphonie mobile Expresso, la guerre est toute déclarée. Elle a commencé par une bataille médiatique. A ce propos, les travailleurs de la filiale du Groupe Sudatel avaient face face à la presse lundi dernier. C’était pour dénoncer le licenciement d’une cinquantaine de leurs camarades. Ils ont, à cette occasion, soulevé ce qu’ils considèrent comme un sacrifice à leur détriment. Par conséquent, ils déclarent le rejet catégorique des mesures « anti-sociales » arrêtées par le top management « dans le but de les remplacer frauduleusement par des prestataires de service. »  

Ainsi, le bras de fer entre les deux parties augure de rudes combats. Puisqu’aussitôt après cette sortie de ses employés, la direction générale, à travers un communiqué, a dénoncé les agissements des responsables syndicaux de la boîte ; tout en apportant un démenti à propos du licenciement des 50 agents. « Les déclarations malveillantes pouvant porter préjudice au groupe nous exhorte à apporter des éclaircissements quant à l’enchainement des évènements qui ont conduit le mouvement syndicaliste de la compagnie à agir de la sorte », peut-on lire dans la note. Et la direction de menacer toute personne sortant des propos qui tendent à diffamer ou à ternir l’image de l’entreprise.

Le ministre de l’économie numérique et des télécommunications, Yankhoba Diattara, s’est lui aussi invité dans la bataille. Il a mené une médiation pour trouver un terrain d’entente entre les deux « belligérants ». Mais elle est restée vaine puisque les 50 employés ont été tout simplement licenciés ce vendredi. « Il ne saurait être ainsi à la suite des échanges et des conclusions que le ministre a conjointement et de manière consensuelle arrêté avec la direction d’Expresso », a souligné Mr Diattara.

Pour l’heure, c’est donc un dialogue de sourd qui s’installe entre les deux parties en conflit. Une issue semble, pour l’instant, impossible ; ceci, malgré l’intervention de leur ministère de tutelle. Et chaque partie promet de revenir avec beaucoup plus de détails dans cette affaire. Comme quoi après la médiatisation du conflit, on va vers des déballages et résolutions. Une situation qui met  à l’épreuve le ministère de tutelle.