La justice sénégalaise a opposé une fin de non-recevoir à la demande de liberté provisoire introduite par les avocats de Tahirou Sarr. L’homme d’affaires, mis en cause dans une affaire de blanchiment de capitaux, restera en détention. Le Parquet d’Instance Financier (PIF) a motivé son refus par une série d’éléments graves et précis, pointant une incarcération jugée “utile et nécessaire” à la bonne conduite de l’enquête.
Selon les magistrats du PIF, la première raison du maintien en détention est la nécessité de préserver les preuves : « Il s’agit de conserver les preuves ou indices matériels nécessaires à la manifestation de la vérité, d’autant plus que parmi les chefs d’inculpation figure le blanchiment de capitaux », lit-on dans le document de réponse.
Mais ce n’est pas tout. Le parquet redoute également que Tahirou Sarr profite d’une remise en liberté pour dissimuler une partie de son patrimoine, qui n’aurait pas encore été intégralement identifié : « Il est fort à craindre que l’inculpé puisse faire disparaître des éléments de preuve compromettants », souligne la décision.
Autre motif évoqué : la crainte de pressions sur les témoins. Les enquêteurs estiment qu’une liberté, même provisoire, pourrait nuire à l’intégrité de certaines auditions essentielles : « notamment des fonctionnaires du Trésor, dont l’audition sera précieuse pour la manifestation de la vérité ».
Enfin, le parquet évoque le risque de concertation frauduleuse entre Tahirou Sarr et d’éventuels complices, y compris des agents de l’État et des responsables bancaires susceptibles d’être impliqués dans les transactions suspectes.
