Une agression qui fait déborder le vase
L’élément déclencheur de cette mobilisation : l’agression jugée « inacceptable » d’un membre du SAES chargé des revendications, survenue le mercredi 14 mai 2025, à la sortie du travail. Selon le Dr Moussa Dia, membre du syndicat, cette attaque aurait eu lieu « sous l’œil complice de la direction ». Le syndicat réclame des sanctions immédiates contre les auteurs et le retrait des agents impliqués de l’espace universitaire.

Le SAES dénonce également la mise en œuvre de fouilles systématiques à l’entrée du campus, qu’il juge « humiliantes, dangereuses et attentatoires à la liberté individuelle ». En guise d’alternative, il propose une présentation de carte professionnelle, la mise en place de macarons pour les personnels et l’installation de caméras de surveillance.

Inertie budgétaire et carence en recrutements
Au-delà de l’agression, la coordination SAES/Thiès dénonce une gestion opaque et inéquitable des ressources humaines depuis le départ de plusieurs établissements rattachés à l’UIDT. Elle rappelle que l’ISFAR et l’ENSA, deux établissements intégrés respectivement à l’UADB et à une nouvelle entité, ont laissé derrière eux des budgets conséquents non réattribués, malgré des besoins urgents.

« Aucun recrutement n’a été effectué malgré les 31 postes d’enseignants-chercheurs et 47 postes de PATS libérés », dénonce la coordination.

Le syndicat exige la réaffectation immédiate de ces postes au profit des autres structures de l’UIDT.

Des infrastructures en ruine et des décisions contestées
Autre point de crispation : l’état critique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment à l’UFR Santé, l’UFR Sciences économiques et sociales et l’UFR Sciences et technologies. Le SAES appelle à un “plan Marshall” d’investissement pour répondre à cette urgence.

La coordination s’oppose également à la création d’une nouvelle UFR par le recteur, en dehors du cadre réglementaire prévu par l’article 20 du décret n°2021-1504, sans approbation du Conseil académique. Elle qualifie cette décision de « nulle et non avenue ».

Pratiques autoritaires et suppression d’avantages sociaux
Le SAES dénonce une série de décisions jugées autoritaires :

Prolongation illégale de PATS à la retraite, au détriment de jeunes qualifiés ;

Coupure arbitraire des primes d’encadrement pour les assistants ;

Suppression progressive des avantages sociaux (carburant, cartes téléphoniques) pour les personnels administratifs, sans transparence.

Appel au MESRI et mise en garde
Le syndicat tient le recteur de l’UIDT pour responsable de la dégradation du climat social, et interpelle directement le MESRI (Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation) sur la gravité de la situation. Il demande également la régularisation de la direction de l’ENSA, en fin de mandat depuis sept mois.

« Le SAES–Campus de Thiès poursuivra son combat pour restaurer la dignité des membres et faire respecter l’éthique républicaine », conclut le communiqué.