Salut les jarbaat je vais pas vous énerver encore avec Senghor/Dia ! Alors je réchauffe – avec retard d’ailleurs – le post du 13 mai 2024, en y ajoutant même une question issue de mon faible cerveau secoué un tsunami de caféine éthiopienne ! Je connais un brillant Sénégalais qui a un pommier chez lui mais je ne connais aucun avec un caféier arabica !!! J’ai un jarbat qui a introduit le « Kaany Tyson » au Sénégal, faut que je lui en cause ! Par un 13 mai au Sénégal13 Mai 1963 : Condamnation à Dakar de Mamadou Dia, ancien Président du Conseil de gouvernement, à la détention dans une enceinte fortifiée par la Haute Cour de justice. Il avait été arrêté le 18 décembre 1962 au lendemain de la crise politique survenue au sommet de l’État. (

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Franchement, que te dire de plus, Jarbaat Bodeigne Diaw ? J’ai déjà dit tout ce que je sais ! Ou presque. Tout avait commencé le 17 décembre 1962. Le procès débute le 7 mai, et le 13 mai 1963, les condamnations tombent. Senghor dira que c’est lui-même qui avait empêché la condamnation à mort de Dia (dois-je en déduire que c’est aussi lui qui a dicté la sentence finale ?). Abdoulaye Wade, avocat de Dia, mais avec l’autorisation expresse de Senghor, affirmera que la Cour de justice avait cherché en vain, dans le droit sénégalais, un article permettant de condamner Mamadou Dia à mort. Tout cela pour une querelle somme toute banale sur la primauté de l’État ou du Parti ? Une crise que Senghor aurait pu résoudre en calmant les ardeurs des députés ? Ou alors… peut-être que tout cela cachait un non-dit. Flashback ou VAR pour parler comme vous ! Le 5 septembre 1960, Senghor est élu président du Sénégal à l’unanimité des 118 membres du collège électoral. Il fait adopter une Constitution qui donne les pleins pouvoirs à Dia. Mamadou Dia, quant à lui, demande plutôt l’instauration d’un pouvoir présidentiel fort — comme dans le reste de l’Afrique — dont Senghor, qu’il appelait « Sédar », serait le chef. Senghor refuse, fait l’éloge de Dia et le nomme président du Conseil. Senghor espérait-il que Dia renonce volontairement à ce poste, ouvrant ainsi la voie à une Constitution présidentialiste qui lui aurait permis de dire : «Je n’en voulais pas, mais j’ai accepté sur demande de Dia» ? Toujours est-il que, deux ans plus tard, chez le président Lamine Guèye, les députés — chassés de l’Assemblée nationale par Dia — votent la censure. Pourquoi ne se sont-ils pas limités à cela, en exigeant simplement de Senghor, conformément à la Constitution, qu’il désigne un autre président du Conseil ? Non, en plus de la censure, ils votèrent aussitôt les pleins pouvoirs exécutifs à Senghor, lui conférant les pouvoirs que détenait Mamadou Dia. Ils reconnaissaient ainsi, de facto et de jure, que c’était bien Dia qui détenait le pouvoir. Alors, Jarbaat juriste Nafi, comprends-tu pourquoi l’on se pose toujours cette question : qui a vraiment fait un coup d’État le 17 décembre 1962 ? Mais à la suite d’une overdose de café pur après un rapide aller-retour Dakar-X-Dakar, ce 13 mais 2025, une question bizarre a germé entre mes faibles neurones : Et s’il y avait eu, en même temps, un coup d’État préparé pour faire tomber tout le pouvoir — qui n’a pas pu être exécuté à cause du déroulement inattendu de la crise de 1962 dès le lendemain ? Un coup d’État caché contre Senghor ET Mamadou Dia, en même temps ? Bon… divagation de Nijaay rekk nak. Sans plus) 13 Mai 2015 : Rappel à Dieu, à Dakar, du professeur Amady Aly Dieng (83 ans), universitaire pluridisciplinaire et auteur de plusieurs publications. Marxiste convaincu, son militantisme dans le PAI lui avait valu son exclusion de l’ENFOM. Il a travaillé comme assistant à la faculté des sciences économiques de l’Université de Dakar puis comme économiste principal à la BCEAO Sénégal. (

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Ah Paa, ou Doyen Amady Aly… J’étais ce jour-là à la mosquée du Point E, et tout le gratin intellectuel y était réuni pour prier sur sa dépouille et témoigner, par grappes de conversation, de cet homme connu de tous — et qui connaissait tout ! Une véritable mine d’informations sur la trajectoire intellectuelle et politique des hommes et des femmes qui ont marqué la vie sénégalaise. Des heures de conversation avec lui, notamment au journal Wal Fadjri, qui était devenu, toute proportion gardée, sa grand-place, où il aimait palabrer avec les journalistes, en toute simplicité ! Il a enseigné au CESTI, avec cet humour caustique et ces sarcasmes qui n’épargnaient personne ! Il me quittait souvent avec un « Nuyul ma Bakary 2 », en parlant de son ami Pathé Diagne, avec qui il entretenait une interminable querelle sur l’europhilosophie. Comme il en a eu d’ailleurs avec plusieurs intellectuels : Abib Mbaye, Hountondji, Towa, Cheikh Tidiane Gadio… Intarissable sur son ami Cheikh Anta Diop, Amady l’était aussi. Parfois critique, certes, mais sans jamais rompre avec cette profonde amitié que, selon ceux qui les ont connus, liait les deux hommes. Une amitié qui demeure malgré leurs divergences jamais totalement élucidées, y compris sur le rôle de Cheikh Anta dans la carrière de Dieng. Je terminerai par ces mots de Jean Copans, qui traduisent si bien ce que fut le Doyen Amady Aly : « En fait, Amady est un Aristote à l’africaine, à la fois encyclopédique et partisan d’une école péripatéticienne, qui enseigne, en se promenant, le matin pour ses élèves avancés et le soir pour un plus large grand public. » Tout cela, c’est Amady Aly : un immense intellectuel, dont la fidélité à Abdoulaye Ly me fascinait.Mais, tout grand intellectuel qu’il fut, il a aussi été un jeune dandy — comme en témoigne cette photo avec son ami de toujours, Ousmane Camara.

Par Mademba AS Ndiaye