Dans une publication postée ce mardi sur son compte Facebook, l’ancien magistrat et homme politique Ibrahima Hamidou Dème a vivement critiqué le retard dans la publication du rapport d’exécution budgétaire du premier trimestre 2024, publié la veille par le ministère des Finances, Cheikh Diba.
Un retard “injustifié et inacceptable”
Pour Monsieur Dème, ce délai de publication est “contraire aux exigences de transparence” et aux principes fondamentaux de la démocratie. Il déplore un manque de rigueur institutionnelle. Il a estimé que : « la régularité et la ponctualité dans la publication des rapports officiels sont des impératifs catégoriques de bonne gouvernance, auxquels aucun État sérieux ne saurait se soustraire. »
Le rapport publié par le ministère dirigé par Cheikh Diba est jugé technique, austère, et inaccessible pour le grand public, ce qui limite son impact en matière de reddition de comptes.
Une critique sur le fond et la forme
Au-delà du retard, juge Dème a pointé une absence de pédagogie dans la communication gouvernementale. « On se contente encore de diffuser un document technique à la presse, sans aucune explication destinée au grand public, sans aucune pédagogie institutionnelle, a-t-il souligné ».
Il a rappellé qu’il avait déjà soulevé le même problème en février dernier, à propos du rapport de la Cour des comptes. Selon lui, les documents budgétaires sont trop hermétiques et rédigés dans un langage technocratique réservé aux initiés, ce qui alimente la méfiance des citoyens.
« Informer, ce n’est pas noyer les citoyens sous des chiffres et des concepts opaques. C’est leur donner les clés pour comprendre », martèle-t-il.
Une proposition pour renforcer la transparence
Pour répondre à cette lacune, Ibrahima Hamidou Dème propose une mesure concrète : que toute publication de rapport public (budgétaire ou de contrôle) soit systématiquement accompagnée d’une conférence de presse explicative, doublée d’une communication multilingue.
« Une telle démarche renforcerait la transparence, la confiance publique et l’appropriation citoyenne de l’action de l’État », estime-t-il.
En définitive, l’ancien magistrat appelle à une vulgarisation active de l’information publique, affirmant que :
« La démocratie ne se résume pas à la simple diffusion de l’information ; elle exige aussi sa vulgarisation pour nourrir le débat public. Il est temps de passer de la publication formelle à la pédagogie républicaine. »
