À quelques jours de la Quatrième Conférence des Nations Unies sur le financement du développement (FfD4) prévue à Séville, le Sénégal a élaboré une feuille de route stratégique visant à combler le déficit de financement de son développement national et à affiner sa position diplomatique.

Lors d’un atelier organisé à Dakar, responsables gouvernementaux, agences onusiennes, représentants du secteur privé, de la société civile et d’institutions financières internationales ont passé en revue les besoins de financement de la Stratégie nationale de développement 2025-2029, estimés à 18 000 milliards FCFA (environ 30 milliards USD).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Funding Compact, mécanisme onusien visant à rendre les financements plus flexibles, pluriannuels et alignés sur les priorités nationales. Le coordonnateur de la politique économique au ministère de l’Économie, Souleymane Sow, a souligné l’importance d’aborder les six piliers clés du débat mondial : mobilisation des ressources nationales, soutenabilité de la dette, justice fiscale, coopération internationale, réforme de l’architecture financière mondiale et partenariat avec le secteur privé.

Deux groupes de travail ont proposé des solutions concrètes :

  • Le premier a identifié les leviers internes et externes de financement, plaidant pour une meilleure mobilisation fiscale et l’implication accrue du secteur privé, de la diaspora et de la société civile.
  • Le second a appelé à une réforme de l’architecture financière mondiale, en particulier sur la restructuration de la dette et une représentation renforcée des pays du Sud.

Samira Daoud (OIT/ONU) a rappelé que le déficit mondial pour atteindre les Objectifs de développement durable dépasse 4 000 milliards de dollars par an, soit trois fois plus qu’avant la pandémie. D’où l’urgence, selon elle, d’une transformation profonde, construite sur la transparence, l’innovation et la solidarité.

Les recommandations issues de l’atelier seront partagées avec la délégation sénégalaise attendue à Séville le 30 juin. Le Sénégal entend y porter une voix forte en faveur d’une justice fiscale, d’une réforme de la dette et d’un meilleur accès aux financements climatiques.