Alors que le dialogue national se profile en Mauritanie, les contours des revendications citoyennes et politiques commencent à se dessiner. M. Moussa Fall, chargé de la conduite des consultations préalables, a recueilli une série de propositions émanant des acteurs rencontrés au cours des dernières semaines.Ces propositions, largement convergentes, portent sur une réforme en profondeur du système politique, électoral et institutionnel.

Parmi les principales revendications figurent la supervision des élections par le pouvoir judiciaire, ainsi que l’exclusion des walis (gouverneurs) et des hakems (préfets) du processus électoral, afin de garantir davantage de neutralité.La réforme du rôle de l’armée dans la vie politique est également au cœur des demandes, avec une exclusion des militaires des campagnes électorales pendant cinq ans. Plusieurs voix réclament aussi la suppression des conseils régionaux, jugés inefficaces, et le rétablissement du Sénat, aboli en 2017.Autres propositions notables : le renforcement des compétences des municipalités, la création d’une police municipale, la réduction du mandat présidentiel à quatre ans renouvelable une seule fois, ainsi que la création d’un poste de vice-président.Un certain nombre de revendications visent aussi à mieux répartir les richesses à l’échelle nationale. À cet égard, la création d’un comité présidentiel mixte incluant opposition et élus est suggérée.

L’Institution de l’Opposition verrait son rôle renforcé, avec l’obligation de la confier au candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle et son implication dans les accords sur les ressources naturelles. D’autres propositions structurantes incluent le démantèlement du programme “Taazour” au profit d’initiatives locales par wilaya, la gestion des conséquences des anciens coups d’État avec une amnistie générale et l’indemnisation des familles de victimes, ainsi que le maintien de l’interdiction de la transhumance politique.

Ces points, déjà transmis à M. Moussa Fall, devraient être complétés dans les semaines à venir avant d’être remis officiellement au Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour examen et potentielle intégration dans le cadre du dialogue national attendu.