Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a annoncé sa participation au Dialogue national convoqué par le président de la République. Une participation active, assortie de propositions concrètes, dans un contexte où les relations entre le pouvoir exécutif et la presse sont tendues depuis l’avènement du nouveau régime.
Dans un communiqué rendu public, le CDEPS affirme avoir répondu favorablement à l’invitation présidentielle, tout en transmettant ses remarques préalables sur les termes de référence du Dialogue. L’organisation enverra également une délégation officielle pour défendre les intérêts du secteur.
Le communiqué du CDEPS dénonce une série de mesures économiques et administratives ayant fragilisé la presse, à la fois dans son rôle citoyen et dans sa viabilité financière. L’organisation estime que ces mesures ont contribué à affaiblir les entreprises de presse, dans un climat perçu comme hostile à la liberté d’informer.
« De multiples décisions ont porté atteinte à la crédibilité de la presse en tant qu’entreprise citoyenne », souligne le CDEPS, qui évoque un manque d’écoute de la part des autorités lors des précédentes interpellations.
Le CDEPS appelle à ce que la liberté de la presse soit un objectif prioritaire du Dialogue national, estimant qu’elle constitue un principe intangible garanti par la Constitution sénégalaise (articles 8, 10 et 11), ainsi que par plusieurs instruments internationaux ratifiés par le Sénégal. À cet effet, l’organisation plaide pour une révision en profondeur du Code de la presse, du Code pénal et du Code de procédure pénale, afin de dépénaliser les délits de presse et garantir une meilleure protection des journalistes.
Le Code électoral est également pointé du doigt : le CDEPS recommande de revoir les règles encadrant la propagande et la publicité en période électorale, en y intégrant pleinement la presse privée, souvent exclue du dispositif officiel.
En toile de fond, le CDEPS appelle à une refondation stratégique du secteur des médias à travers une Stratégie nationale d’information et de communication (SNIC). Cette stratégie viserait à renforcer la souveraineté informationnelle du Sénégal et à moderniser les médias locaux.
Parmi les préalables évoqués :
-une mutation technologique des supports,
-une fiscalité adaptée aux secteurs stratégiques,
-un financement structurant pour favoriser l’émergence de champions nationaux,
et une formation renforcée des professionnels des médias.
En participant au Dialogue national, le CDEPS dit espérer porter ces réformes sur la table et peser sur les décisions à venir pour assurer la liberté, l’indépendance et la pérennité du secteur de la presse au Sénégal.
