Le temps des justiciables n’est pas celui de la machine judiciaire. N’empêche, le Doyen des juges qui a hérité du dossier Adji-Sarr/Ousmane Sonko semble être déterminé d’aller au fond de cette affaire, en fixant un face-à-face entre l’accusé et la prétendue violée le lundi 6 décembre prochain. Très certainement qu’à l’issue de cette confrontation se dessinera l’avenir du leader de Pastef. Pourvu seulement que ne s’en suivent « des personnes qui vont se suicider », comme l’annonçait la dame dans le salon de massage de laquelle les scènes de « viols répétés avec menaces de mort » se seraient déroulées.

Le face-à-face entre le nouveau Doyen des juges et l’accusé Ousmane Sonko n’avait pas occasionné des casses et morts d’hommes, qui tapirent sa première convocation par le défunt juge Samba Sall en mars 2021. Pourvu que ce ne soit pas un différé, puisque comme prenant à bras le corps ce dossier qui oppose la « masseuse » Adji Sarr au leader radical de l’opposant Ousmane Sonko, Oumar Maham Diallo a arrêté de les confronter ce 6 décembre ; soient un mois et trois jours après avoir entendu le populaire mis en cause.

Bien avant, l’héritier de ce brûlant et inquiétant dossier avait organisé le 14 avril dernier un face-à-face houleux entre Adji Sarr, son ex-patronne Ndèye Khady Ndiaye, qui l’accuse d’avoir tout-faux dans ses accusations, et l’époux de celle-ci, Ibrahima Coulibaly. Leur confrontation avait duré la moitié d’un jour. Va-t-on assister à un bis remake le lundi prochain ?

Pour sûr, si la Doyen des juges se fait une conviction de la culpabilité du charismatique Ousmane Sonko, celui-ci pourrait ne pas « passer la nuit » chez lui, comme lui-même l’avait annoncé la veille de son audition le 3 Novembre dernier. Sonko sera-t-il privé de ce droit le lundi prochain, où les jours qui vont suivre ? Le cas échéant les Sénégalais pourraient suivre avec difficulté le reste de la Coupe du monde de football, qui se joue  actuellement, au Qatar.

Dans le cas contraire, Aji Sarr, qui s’était « retirée » dans la station balnéaire de Saly en octobre dernier «pour préparer son procès » pourrait vivre plus handicapant qu’une série de « viols ». Ce 6 décembre une destinée se jouera. D’ailleurs son ex-patronne avait soutenu que si le procès de cette nébuleuse affaire de mœurs se tient, « vous verrez des personnes qui vont se suicider. Vous verrez des personnes qui n’auront plus de crédibilité dans ce pays ».

Comme quoi le lundi 6 décembre donnera le ton sur ce que sera l’avenir politique d’Ousmane Sonko et, par ricochet, le futur d’Adji Sarr, qui l’a accusé.

En conséquence, cela va de soi, les parties intéressées n’iront pas au devant du Doyen des juges sans « gants ».

A D BADER