Incarcéré sous le magistère de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade, dont il était l’une des grosses « bêtes noires », Barthélémy Dias retrouva quand même la liberté, malgré l’accusation de meurtre qui pesait sur ses épaules. C’était sous le régime débutant de l’actuel chef de l’Etat. Et voilà que devenu député-maire de la capitale sénégalaise, hostile, maintenant, au régime qu’il avait soutenu et qui lui rendu l’ascenseur depuis la prison, Barthélémy Dias est à nouveau rattrapé et condamné au sujet de l’assassinat qui fit prononcer à son encontre « 2 ans de prison dont 6 mois ferme » par la Cour. Assis, presque, ainsi au même banc que son leader socialiste Khalifa Sall, qui a perdu ses droits civiques, il ne reste à la figure de proue qu’il est le combat politique. Ce qui augure de nouvelles tensions, qui ne pourront que refroidir les bailleurs et partenaires du Sénégal.
C’était en décembre 2011 : en plein jour et devant les journalistes et leurs caméras ameutés par la présence de nervis devant la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, l’un des « agresseurs », Ndiaga Diouf, tombait sous les balles d’une arme à feu. Barthélémy Dias en détenait et en avait brandi deux, au vu et au su de tous. Etait-il l’auteur du coup fatal ? Lui, ses partisans et sympathisants contre le régime d’alors de Me Wade crièrent au « complot politique ». N’empêche l’édile, qui s’attaquait sans gants au régime de Me Wade, qui lui aurait envoyé les « nervis », sera arrêté et placé sous mandat de dépôt. Mais, Me Wade défait et avant même que son procès ne soit tenu, Barthélémy sera élargi de cachot par le nouveau pouvoir de Macky Sall, dira-t-on. Sans doute parce qu’avec le tombeur de Me Wade il fit corps. C’était du temps où Macky Sall fut basculé dans l’opposition. Et près de cinq ans après sa condamnation avec 6 mois de prison ferme en 2017, la même peine a été confirmée hier par la Cour. Par conséquent, juridiquement Barthélémy est à nouveau dans de sales draps. Et, la sentence confirmée s’il interjette à nouveau appel et dans moins d’une huitaine, le mois d’octobre en vue pourrait bien couvrir Dakar et les grandes villes du pays dans une atmosphère de tensions aux conséquences qui pourraient être pires que les inondations qui font présentement souffrir les Sénégalais, leurs biens et infrastructures. Car il ne restera plus au député-maire Dakar, (en « sursis en cette qualité » ?), que « l’arme politique ». Le pire est donc à craindre. Sur le plan social, comme économique. Parce que ce verdict tombe au moment où un autre chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, pourrait être, à nouveau, interpellé par Dame justice pour « viols répétés avec menaces ». Et sii Barthélémy est devenu député-maire, lui aussi a été parlementaire et est devenu l’édile de la capitale du sud, Ziguinchor.
Il s’y ajoute qu’avec la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale, le pouvoir se retrouve dans une position inconfortable, du fait d’une majorité très relative.
Ainsi donc tous les ingrédients sont, encore réunis, pour le retour des tensions politico-sociales, qui ont toujours charrié morts, dégâts et dommages. Le cas échéant, l’économie du pays n’en sera que plus malade et le panier de la ménagère davantage défoncé.