Une nouvelle étape vient d’être franchie dans le processus de paix et de reconstruction en Casamance. La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yacine Fall, a procédé mardi au lancement du projet “Déminage pour le développement en Casamance”, à Ziguinchor. Ce programme vise à dépolluer plus de 69 000 mètres carrés de terres contaminées par des mines et explosifs de guerre.
Doté d’un budget de plus de 580 millions de francs CFA (environ un million de dollars américains), le projet est entièrement financé par le gouvernement indien, via le Fonds Inde-Nations unies pour le partenariat au développement. Il sera mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en partenariat avec le gouvernement sénégalais, notamment le Centre national d’action anti-mines au Sénégal (CNAMS).
Lors de la cérémonie de lancement, en présence de l’ambassadeur de l’Inde au Sénégal, Dinkar Asthana, et de la coordonnatrice résidente des Nations unies, Aminata Maïga, la ministre Yacine Fall a salué une initiative “essentielle dans le processus de reconstruction” de la Casamance, région longtemps fragilisée par le conflit armé opposant l’État au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
Elle a souligné que ce projet contribue à assurer la sécurité des populations, favoriser le retour des déplacés, et stimuler les activités économiques. « Ce projet contribuera à restaurer la confiance des communautés pour qu’elles reviennent et démarrent des activités génératrices de revenus », a-t-elle déclaré.
Le projet s’inscrit également dans le cadre du programme d’urgence “Diomaye pour la Casamance”, lancé par le président Bassirou Diomaye Faye, visant à faciliter le retour des populations déplacées et à poser les bases d’un développement inclusif et durable.
Vers une Casamance sans mines
La représentante des Nations unies, Aminata Maïga, a rappelé que ce projet d’une durée de 18 mois s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire du Sénégal un pays sans mine. « Il s’agit non seulement de rendre les terres sûres, mais aussi de renforcer la cohésion sociale, la paix et la stabilité dans la région », a-t-elle déclaré.
De son côté, l’ambassadeur de l’Inde au Sénégal a mis en lumière les liens solides entre son pays et le Sénégal, fondés sur des valeurs communes et un respect mutuel. Il a souligné les conséquences durables du conflit, déplacements de populations, insécurité alimentaire, pauvreté et la nécessité de réhabiliter les terres et les communautés affectées.
La chef du bureau PNUD Casamance, Fatou Binta Fall, a précisé que la zone ciblée par l’opération couvre 69 596 mètres carrés, répartis entre les départements de Bignona et Oussouye, parmi les plus touchés par les séquelles du conflit. Le projet vise également à sensibiliser les populations, former les acteurs locaux et mettre en place des mécanismes durables de gestion post-conflit.
Un pas de plus vers une paix durable, salué par les parties prenantes comme un exemple de coopération Sud-Sud et un modèle d’intervention humanitaire intégrée au service du développement.
