La Coupe du monde de football est devenue l’unique attraction du moment. Qatar, le pays où elle se déroule, la scène où se jouent bien cartes. Cependant si pour nos « lions » et le commun des Sénégalais l’enjeu c’est la gagne au maximum, pour le fils de l’ancien Président Wade, Karim, le temps est venu de voir comment revenir de son exil doré ; ceci en qualité de candidat présidentiel sérieux, légal et légitime. Et face au tombeur de son père et signataire de son départ « forcé », le rapport de force dans le contexte politique actuel semble en sa faveur. Et, Karim le sait.

Depuis 2016, l’ancien tout puissant ministre sous le magistère de son père vit en exil au Qatar. N’empêche du fait de son « ascendance directe », de son carnet d’adresses et de son « amitié » avec le Sultan de ce pays pétrolier, Karim Wade ne mit pas du temps pour bonifier ce sentiment envié en relations d’affaires « fraternelles ».

Ainsi le fils de l’ancien Président Wade est-il apparu avec une très bonne mine dans le cercle des supporters du Sénégal. C’était lundi dernier, à l’occasion du match que livraient nos « lions » contre les Pays-Bas.

Alors à présent confortablement assis auprès du souverain de cette monarchie sur un plus gros « trésor de guerre », avait ravi la vedette, sans peine, à tous ; même au Président Macky Sall, confiné au premier rang des « officiels ». N’empêche, lui, tout comme ses prétendus « émissaires » auprès de Karim, se sont rendus compte de l’intensité de la communion entre Karim et les supporters sénégalais présents au stade. Les images et commentaires, qu’elles ont suscités, indiquent que Karim est apparemment revenu dans les esprits des sénégalais, voire bien des cœurs, via le sport roi mondial. Son « cas » est revenu du coup dans les « soucis » du successeur de son père. Car, sa « réapparition », très loin de la terre natale, est survenue dans un contexte politique, chargé. Pour lui-même, d’abord : il a, récemment, juré que si les députés du parti de son père dans la coalition Wallu votent pour son amnistie,  il renoncera à toute prétention politique. Un avertissement qui n’a pas manqué de retarder, voire chambouler, le projet d’amnistie du chef de l’Etat Macky Sall, annoncé à l’issue d’un Conseil des ministres.

Sa réapparition a été de ce fait un moment de jauge de sa popularité, pour lui-même, les parlementaires du parti de son père et l’actuel régime. Et, fondamentalement, caméras et réseaux sociaux ont relayé les images d’un Karim plus confiant, ambitieux et, même, stratège.

Qui n’est pas quelque part héritier de son père ?

Alors, ayant, à nouveau et sans bouger, le vent en poupe et prétendant sérieux, symbolique et riches, peu de députés de Wallu se risqueront de nager dans le sens contraire de sa volonté.

Son nouveau « poids politique » a, aussi, infailliblement tapé dans l’œil du Président Sall, depuis la tribune officielle.

C’est pourquoi après le match et malgré la défaite, des négociations sous-terraines ont été engagées, comme rapporté par la presse.

Ainsi se dessine, plus nettement, la révision de son procès, que réclame le fils de l’ancien Président Wade. Car Karim sait aussi que son « geôlier » n’est pas présentement dans la meilleure posture. Celui-ci aussi en est préoccupé.

Alors le Président Macky négociera et aux mieux, ne serait-ce que pour se donner plus de chances pour que son radical opposant Ousmane Sonko ne le relève à la magistrature suprême, à l’issue de la toute prochaine élection présidentielle prochaine. Vaut mieux un exil doré qu’un retour en bercail dans la boue politique, s’était comme convaincu Karim !

Tenant de ce fait et pour le moment les bonnes cartes, la révision de ses condamnations pourrait survenir avec « diligence ». Très probablement au début de la l’année qui arrive.  

A D BADER