Inculpé pour un présumé détournement de fonds publics évalué à 91 milliards FCFA, l’homme d’affaires Tahirou Sarr, patron de la société Sofico SA, revient à la charge avec une nouvelle demande de liberté provisoire, cette fois assortie d’une caution historique de près de 32 milliards FCFA.
Selon les révélations du journal L’Observateur, l’homme d’affaires a obtenu une ordonnance autorisant l’inscription d’hypothèques sur trois biens immobiliers situés à Rufisque, propriétés de l’État du Sénégal, évalués à 20,6 milliards FCFA. À cette garantie foncière s’ajoute un dépôt en numéraire de 11 milliards FCFA, consigné auprès de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Le total de la garantie atteint 31 905 033 000 FCFA, soit, selon la défense, « l’intégralité du manquant intégral » mentionné dans le dossier.
Cette nouvelle tentative intervient après un premier rejet de la demande de mise en liberté, notamment à cause de l’irrégularité du titre foncier 420/Bis de Mbane, présenté initialement comme caution, mais considéré comme appartenant à l’État. Cette erreur ayant été rectifiée, la défense de Tahirou Sarr revient avec une démarche juridiquement irréprochable, jouant désormais sur la régularité des actes.
L’avocat principal, Me Seydou Diagne, a d’ailleurs sollicité, le 13 mai, une attestation de non-enrôlement d’un éventuel pourvoi en cassation contre la décision favorable de la Chambre d’accusation financière rendue le 2 mai. Une manière de démontrer que rien ne vient juridiquement contester la validité de l’ordonnance autorisant la caution.
Mais malgré cette démonstration juridique, le dossier reste hautement sensible. À l’origine de l’affaire, un rapport accablant de la CENTIF, daté du 20 décembre 2024, a mis au jour des flux financiers suspects entre Tahirou Sarr, Sofico SA et le député-maire Farba Ngom, via des structures telles que le Groupe Immobilier Suisse (GIS).
