Près de dix-huit ans après avoir tiré Madiambal Diagne de l’antre du « monstre » d’alors, la presse sénégalaise a encore fait montre d’un esprit de corps suite à l’embastillement de notre confrère Pape Alé Niang (PAN) ; par le même « monstre ». Certes sous un autre déguisement, mais avec la même motivation : « Celui qui suspend ses biens déteste celui qui regarde en haut », dessinait le regretté docteur-écrivain, Birago Diop.
C’est le même donc qui a capturé Pape Alé Niang, dont le son des initiales des prénoms et nom sonne comme un coup de feu : PAN ! Et, celui tiré par ses confrères de partout, épaulés par des militants de la liberté d’expression jusque dans d’autres horizons, pourrait bien refaire « Pan ». Encore toucher à bout portant. C’est l’objectif !
Cependant, que cela advienne immédiatement ou médiatement, la presse doit saisir cette opportunité pour faire « PAN » sur ses tares ». « L’Histoire avance par ses mauvais côtés » faisait remarquer un doctrinaire. L’enfantement est toujours au prix de la douleur. La presse sénégalaise est ainsi attendue pour se secouer afin de se débarrasser de ses parasites
Parmi ses « hors-jeux » : l’oubli, qu’un journaliste n’est pas un « Zoro » : ce justicier et héros des bandes dessinées d’antan, qui, tel Sisyphe et son rocher, s’employait à traquer et mettre hors d’état de nuire ceux qui spoliaient ou brimaient les plus faibles.
Le journaliste est tenu d’alerter et de révéler en toute objectivité et impartialité. Mais, point s’acharner … à mort.
Le journaliste est tenu de chercher à faire la lumière sur des faits d’intérêt publics. Mais de là à se comporter en justicier, il se donne à être jugé ; par qui de droit.
Ni « Zoro » donc, ni « flic » non plus. Car s’il a le devoir de s’atteler à des investigations poussées et recoupées en toute objectivité, le journaliste n’est pas pour autant un auxiliaire de la Justice, tenu lui aussi de faire des investigations. Celui-ci est sous l’autorité de Dame justice, lui sous celle de sa conscience et du Droit à l’information des citoyens.
Parmi les virus qui parasitent le corps médiatique : celui qui s’incruste dans la plume, devient clavier, le micro ou la caméra pour contaminer le journaliste du syndrome qui le transforme en laudateur et propagandiste au service d’intérêts particuliers et donc partisans.
En somme, le salut du corps est dans la neutralité, qui commande l’équidistance professionnelle entre parties. C’est une exigence pour continuer d’exister, surtout avec « l’invasion » des réseaux sociaux.
A D BADER