Le président du Pastef pourrait bien s’en sortir avec un non lieu, auquel lui et ses conseils préparent stratégiquement l’opinion. Cependant, avant que son accusatrice de « viols répétés avec menaces de mort » ne se sente et se voit agnelle du sacrifice, Ousmane Sonko devra aller au bout de son « Nemmeeku tur ». Car qui a tenté des randonnées à travers le Sénégal sous un manteau politique a vu sa marche stoppée d’une manière ou d’une autre. Et « Adji Sarr » risque bien de ressurgir, comme à Tchiky.
Le leader du Pastef est sorti ragaillardi de son face-à-face avec le Doyen des juges, au sujet de l’accusation de viols répétés contre lui portée par la désormais plus célèbre masseuse Adji Sarr. Pas seulement parce qu’Ousmane Sonko s’est permis même d’agiter une plainte contre l’ancien procureur Serigne Bassiroou Guèye et un gradé des forces de défense et de sécurité, sans être inquiété sur le coup. A l’occasion, l’appareil judiciaire lui a permis de « créer une affaire dans l’affaire », en faisant interpeller des éléments de sa garde rapprochée. Accusés de coups et blessures, avec certificats médicaux à l’appui, ils pourraient ne pas assurer la sécurité de leur patron, si Sonko repasse des propos aux faits en reprenant son « Nemmeeku tur ». Mais ce convoi, à nouveau en branle vers l’intérieur du pays et ses chaumières, ira-t-il jusqu’à terme ? Car, d’abord, le « son Adji Sarr » pourrait retentir en bien des endroits de sa tournée annoncée. D’où de nouveaux risques de voir ce qui s’était passé à Tchiky, avec son lot de blessés ayant fait accuser les « gorilles » de Sonko, se reproduire. Oui, « Adji Sarr (…), Voleur » pourrait à nouveau retentir dans dans le vent, dans les contrées où passera le « Nemmeeku tur ». Le cas échéant, Ousmane Sonko, qui passe pour être un impulsif, saura-t-il se contenir et amener ses gardes et militants à rester zen face aux « provocations » ? Ce ne sera pas évident : « La passion est l’âme des foules ». Auquel cas, il faudra à Sonko trouver stratégies et tactiques pour ne pas se voir, à nouveau, accusé de troubles à l’ordre public, entre autres délits. Si cela advenait, ce sera la « grande bataille » entre lui et le régime du « peureux » Macky Sall. Une forte probabilité, parce que, hasard ou programmation, tous ceux qui ont tenté des bains de foule à travers le pays ont trébuché avant de tomber lourdement ou s’éclipser : Khalifa Sall en est une illustration, autant qu’une certaine Mme Aïda Ndiongue, ex sénatrice. Il en a été même ainsi pour des leaders de mouvements, qui entendaient pourtant « travailler pour le Président Macky » : Amadou Moctar Ndiaye du Parti républicain et citoyen en est le dernier exemple : reçu en privé par le Président Sall, le jeune leader a annoncé qu’il renonce à la contre-tournée qu’il entendait opposer au « Nemmeeku tur ». Quid de ses ex Premiers ministres Boune Dionne et Mimi, en leur qualité de « Directeur de campagne » ? Sonko sera-t-il l’exception ? Si cela advenait Adji Sarr, partie civile, ne verra jamais les résultats du « test Adn », que refuse, en toute légalité, l’accusé Ousmane. Mais agnelle du sacrifice, elle pourrait souffrir autant que le procureur et le gradé accusés par Sonko, voire leur « commanditaire ». Ainsi donc à présent le sort d’Adji Sarr est désormais lié à ce qui sera l’issue du « Nemmeeku tur ». Il en dépend !
A. D. BADER