Dans une tribune incisive, Youssou Diallo, président du Club Sénégal Émergent, appelle à une remise en question profonde du rôle de la presse et de la parole publique au Sénégal, à travers des Assises nationales.
Il dénonce une presse devenue spectacle, davantage préoccupée par l’audimat que par l’intégrité de l’information. Selon lui, le paysage médiatique est envahi par des journalistes souvent partisans, parfois intellectuellement limités, tandis que les responsables politiques s’adonnent à une propagande débridée, au détriment de la vérité.
« Il y a une véritable phobie de la nuance et de l’esprit critique, aussi bien chez ceux qui cherchent à accéder au pouvoir que chez ceux qui veulent s’y maintenir », souligne-t-il, regrettant une dérive généralisée amplifiée par les réseaux sociaux et la logique du buzz.
Il fustige également l’hypocrisie ambiante : « Ceux qui insultaient hier ne supportent plus les insultes. Ceux qui les réprimaient ont fini par adopter des méthodes abjectes… mais efficaces. »
Pour Youssou Diallo, cette crise de confiance entre médias, politiques et citoyens n’est pas propre au Sénégal, mais y prend une tournure alarmante. Il en appelle donc à l’organisation urgente d’Assises nationales de la presse et de la parole publique, comme espace de réflexion et de refondation.
