Le Chef Macky a signé l’exécution par « guillotine » parlementaire de celle qui fut sa directrice de campagne à la candidature de l’élection présidentielle de 2012. Mimi se débat, probablement vainement. Pourvu alors, seulement, que le signataire de son genre de mort politique ne fasse tomber d’autres « têtes », dans la perspective d’un « 3ème mandat » qu’on lui prête.
Au regard des actes qu’il pose depuis son avènement à la magistrature suprême du Sénégal, le leader de l’Apr passe pour être impitoyable dans l’adversité politique. Aminata Touré vient, à son tour, de l’apprendre encore à ses dépens : elle vient d’être déchue de son mandat de député, alors qu’elle cherchait à quitter le groupe parlementaire Benno pour siéger en qualité de non-inscrite. C’est, au moins, la quatrième couleuvre qu’elle avale ainsi depuis un compagnonnage d’une dizaine d’années avec Macky Sall.
Pour rappel, battue aux municipales de 2014 à Grand-Yoff, elle avait été remerciée de la Primature. Mme Aminata Touré sera quand même repêchée par celui dont elle fut la directrice de campagne, gagnante, à l’élection présidentielle de 2012, puis nommée présidente du Cese. Un poste que Mimi finira par perdre, au profit de Idrissa Seck : un de ses pires ennemis en 2020. Par la suite tête de liste aux législatives de 2022 de la coalition présidentielle, le chef de l’Apr lui a préféré Abdou Mame Diop au perchoir de l’Assemblée nationale ; la poussant ainsi à démissionner du groupe Benno.
A présent que la messe est dite, une suite judiciaire n’est pas à exclure : un récent rapport de l’Ige relatif à sa gestion du Cese a été dépoussiéré. Ce qui pourrait la conduire à l’échafaud en l’embastillant, comme ce fut le cas avec Khalifa Sall et Karim Wade. Et, ironie de l’histoire, ce sont les voix des députés du Pds qui ont permis au pouvoir de réussir son coup. Certainement, parce que tout comme Macky Sall, les libéraux ont la dent dure contre celle qu’ils verront toujours derrière l’emprisonnement de Karim Wade.
N’empêche, la malheureuse ( ?) Mimi a réagi à la sentence en affirmant être « plus que jamais déterminée à poursuivre mon combat pour l’enracinement de la Démocratie sénégalaise et contre sa tentative de troisième mandat moralement et juridiquement inacceptable. ». Mais la jurisprudence Modou Diagne Fada, à laquelle elle doit avoir pensé, pourrait ne pas prospérer sous Macky.
Pour rappel, député libéral l’actuel directeur de la Sonacos avait défié son parti (le Pds) en se rapprochant de la mouvance présidentielle. Il ne fut pas pour autant déchu de son mandat, car en droit, une démission doit être matérialisée par un acte écrit. Ce qui pourrait ne pas lier le Président Sall, nouvel allié de Fada.
Ainsi donc, après le “broyage” de Mimi et la virulente sortie de Ousmane Sonko, prêt à « laisser sa vie » dans le combat contre le presque candidat Macky Sall à la présidentielle de 2024, à qui le tour ? Le même Ousmane Sonko qui le défie et traîne dans la boue ses magistrats et ministres ? Le cas échéant, ce combat-là ne pourra être que mortel, au-delà même des deux « gladiateurs » les plus en vue de l’heure sur la scène politique.