Le gouvernement du Sénégal a accepté, à la suite d’âpres négociations, la revalorisation des salaires des enseignants –chercheurs et chercheurs. Elle va se faire en deux temps. D’autres points tels que la gestion du foncier universitaire et la régularisation des pensions des veuves et veufs des enseignants-chercheurs et chercheurs ont également fait l’objet d’accord.

Dans sa nouvelle démarche, le nouveau bureau national du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes), qui a à sa tête le Pr David Célestin Faye, peut s’enorgueillir d’une très belle « moisson » : il s’agit de la revalorisation salariale des enseignants-chercheurs et des chercheurs. Cette revalorisation, selon notre source, concerne toutes les Universités publiques du Sénégal. C’est à la suite de rudes négociations que l’Etat s’est plié à la volonté des négociateurs du Saes.

Car au cours de ces dernières années, la revalorisation salariale constituait la pomme de discorde entre le gouvernement et le Saes. La paix des braves a été esquissée lors d’une audience avec le président de la République, qui remonte au 17 novembre 2022. Les discussions avaient porté, entre autres points, sur la revalorisation salariale. En ce qui concerne cette rubrique, les points de revendication portaient essentiellement sur le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60% de la solde indiciaire, la défiscalisation de l’indemnité de logement payée 100 000 FCFA nets, la hausse du point d’indice de 5%, le montant actuel de la prime de recherche, la demande des militants de réniveler les écarts verticaux entre les salaires correspondants aux différents grades.

C’est désormais chose faite. Car la prime de recherche (PR) qui était de 25000 FCFA mensuelle passe à 165.000 FCFA, non imposable, par mois à compter de janvier 2023. Dans la même veine, cette revalorisation prend également en compte la prime académique spéciale (PAS). Elle était de 300.000 FCFA par mois. Par conséquent, elle connait une augmentation indexée sur les grades en janvier 2023, puis en janvier 2024.

En outre, ces négociations prenaient en compte la régularisation des pensions de réversion des veuves et veufs des enseignants-chercheurs et chercheurs. Sur ce point, l’Etat s’engage à rétablir immédiatement les droits des bénéficiaires, conformément aux textes en vigueur.

Dans une large mesure, le bureau national du Saes a brillamment négocié d’autres points non moins importants. Ainsi donc, la question du foncier universitaire a été mise en avant. Car il est à constater que le foncier universitaire fait, depuis quelques temps, l’objet de beaucoup de convoitises. L’on se rappelle le tollé qu’a soulevé l’affectation d’une partie de l’assiette foncière de l’école supérieure d’économie appliquée (ESEA) à un promoteur privé. Ce genre de problème est également noté à l’Université Iba Der Thiam de Thiès. En somme, le gouvernement charge les recteurs à effectuer l’audit et la sécurisation du patrimoine foncier de toutes les universités publiques. Tout au plus ou mieux, l’Etat accède à la demande du Saes sur la mise en place de tous les organes de gouvernance des Universitités publiques (Conseil académique, Conseil d’administration etc.), avant le 31 janvier 2023.

Dans la mesure du possible et conformément aux vœux du Saes, le gouvernement a quasiment accédé à toutes les revendications formulées par le bureau national de l’entité syndicale.

N’empêche, le Saes demande à ses militants d’être mobilisés et attentifs. Puisque les négociations continuent dans le cadre du comité technique paritaire, qui devra livrer les conclusions de ses travaux suivant un chronogramme précis. Sur la liste de ces revendications figurent en bonne place : l’évaluation des réformes (système LMD, orientation des bacheliers), achèvement et équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les universités entre autres