L’ex-Président de l’Assemblée nationale, puis du Sénat, avait posé un acte fort au mois d’août dernier, en basculant du côté des députés de la coalition présidentielle. Ce mois-ci, Pape Diop a quand même fini par démissionner de cette de cette 2ème institution du pays. Tout ça, pour quel perchoir s’était-on, un peu partout, demandé ? Ce leader de BGG pose ainsi, et plus que jamais, problème. Car, le « reloger » ailleurs ne sera pas sans dommages pour le Président Sall, auquel il avait de justesse évité une cohabitation. Une dette morale, comme politique. « Il nous faut éviter de déboucher sur un blocage dans le fonctionnement de nos institutions », avait-il averti le 11 août dernier. Pape Diop faisait allusion au ballotage entre résultats de l’inter-coalition Yewwi-Wallu et la coalition au pouvoir, à l’issue des élections locales du 31 juillet dernier.  Ainsi, logique avec lui-même ou motivé par des intérêts inavoués, Pape Diop avait alors annoncé qu’il se rangeait du côté des députés de la coalition présidentielle. Ce que bien des observateurs et acteurs politiques sentaient venir. Alors les langues se délièrent : c’est parce qu’on lui aurait promis un fauteuil plus valorisant et moelleux que celui de député qu’il avait fait éviter au président de la République une cohabitation dans la 14ème législature. Mais pour quelle « station » à sa dimension, pour qui sait que c’est son « savoir-faire et être » politique  qui lui permit d’être Président de l’Hémicycle, puis du Sénat, sous l’ancien président Wade ? C’est, aussi et sans doute, la même « science empirique » qui lui avait permis de postuler dans l’actuelle législature, sans heurter l’opposition et le camp du pouvoir. Pourquoi donc s’est-il rangé du côté du pouvoir, qu’il s’efforçait de tancer ; ceci, au détriment de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, à laquelle il a fait rater de justesse son vœu ardent et âpre d’imposer la « cohabitation » au président Macky Sall ? Il se dira que c’est parce que Pape Diop aurait eu l’assurance « ferme » du Président Sall, que le fauteuil de Président du Conseil économique, social et environnemental lui reviendrait. Car, son occupant perdait progressivement la tonalité de sa voix d’arrangeur et de débatteur, depuis le temps où Premier ministre de Me Wade, Idy soutenait son grand oral devant les députés de l’époque. C’est ce « handicap », vrai ou inventé, qui expliquerait que Idrissa Seck devient de moins en moins audible et visible, même dans les ses bureaux au siège de la 3ème institution du pays. N‘empêche si Pape Diop a fini par se défaire de son écharpe de député pour son poulain Moussa Diakhaté, comme pour attendre sa « nomination », le remplaçant de Mimi Touré ne donne pas l’air de vouloir bouger de son tranquille siège. Quoi alors pour Pape Diop, si promesse il y a ? Une question d’autant plus difficile que du côté du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), même si elle est donnée, aussi, pour malade, Mme Aminata Mbengue Ndiaye reste  la Présidente de cette 4ème institution. Il s’y ajoute qu’elle l’a « héritée » de leur défunt Secrétaire général national, feu Ousmane Tanor Dieng. Le perchoir du Hcct est ainsi comme réservé aux alliés socialistes du Président Sall. Quelle chute alors pour Pape Diop, dans ces conditions et au regard de la conjoncture politique actuelle. Le Président de Bokk Gis Gis pose donc problème, puisque son retrait de la politique pour ses affaires ne se dessine pas à l’horizon. Et, qui goûte aux délices du pouvoir en devient un accro.

A D BADER