Le nombre de listes pour les élections législatives prévues le 31 juillet prochain continue de s’allonger. Près d’une dizaine pour le moment. Une prolifération qui peut faire le jeu du pouvoir si ces listes passaient au niveau du parrainage. Il pourrait bien profiter du «raw gaddu» même dans les localités où il ne serait pas forcément favori.

A près de trois mois des élections législatives, toutes les forces vives de la Nation se mobilisent. Toutes, dans leurs diversités, elles ambitionnent de représenter le peuple à l’Assemblée nationale à la prochaine législature. Chacun veut y aller à sa manière. Cette volonté d’être présent à l’arrivée de la course conduit les uns et les autres à y aller en rangs dispersés. Pour le journaliste Thierno Diop, la prolifération des listes s’explique par la nature de notre opposition faite de forces disparates qui ne suivent pas les mêmes causes et les mêmes logiques. La coalition Benno bokk yakaar qui tient à son unité et se donne les moyens d’y arriver, pourrait bénéficier de ce désordre au sein de l’opposition. Macky Sall et les siens pourraient bénéficier du «raw gaddu» (rafler la mise si on devance les autres concurrents d’une seule voix) même dans les localités où ils sont moins implantés.

De nombreuses listes sont en lice pour concurrencer la majorité présidentielle, Benno bokk yakaar. La coalition «Jammi gox yi» drivée par Mouhamadou Fadel Barro, ancien coordonnateur du mouvement Y en a marre, boostée par ses 5 % de l’électorat sénégalais dans trente communes aux dernières élections territoriales, va concourir aux prochaines joutes électorales prévues en juillet prochain.

L’Union citoyenne/Bunt bi sera aussi de la partie. El Hadj Ibrahima Mbow et ses camarades, même proches du pouvoir, vont pêcher des voix qu’ils verseront certainement dans la gibecière de Benno bokk yakaar. Bougane Guèye Dany et ses camarades ne seront pas des spectateurs. Même secouée ces derniers temps par le départ de son administrateur, Mohamed Diallo, la coalition Gueum sa bop est sur la ligne de départ pour la conquête des suffrages des Sénégalais.

C’est la même chose pour le Pds. Abdoulaye Wade et ses frères libéraux vont présenter une liste. Ils ont montré leur détermination avec l’installation avant-hier de leur directoire de campagne dirigé par Lamine Thiam. La coalition «And nawlé», forte des résultats des élections locales du 23 janvier dernier, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Serigne Mboup et ses camarades veulent conquérir des places à l’Assemblée nationale.

Les commerçants exerçant dans l’informel, estimant que leurs préoccupations ne sont pas particulièrement prises en compte, veulent se faire représenter. Ils vont y aller dans le cadre de la coalition «Jëli li ñu moom/secteur informel. Elle est constituée d’artisans, de chauffeurs de taxi, de marchands ambulants, d’indépendants, d’opérateurs économiques ainsi que des Sénégalais de la diaspora. Sous la houlette de Moussa Niang, ces Sénégalais veulent «prendre leur place» et apporter des solutions face aux problèmes économiques à travers une bonne représentativité dans l’hémicycle.

Mohamed Diallo, désormais ex administrateur du mouvement Gueum Sa Bopp a mis sur pied la coalition «Natangué» pour se lancer dans la course aux élections législatives du 31 juillet 2022. Boubacar Sèye, président de Horizon sans frontières et ses camarades ont porté sur les fonts baptismaux le mouvement citoyen «Tabaxaat Sénégal Ak wa Diaspora» pour aller aux élections législatives de juillet 2022.

De nouvelles têtes bien connues du landernau politique local ont décidé de faire bande à part. Thierno Bocoum, le juge Ibrahima Hamidou Dème, El Hadji Abdourahmane Diouf, l’ancien député, Cheikh Oumar Sy et Thierno Alassane Sall ont annoncé leur volonté de former une coalition. Pendant ce temps, le professeur Amsatou Sow Sidibé conduira la coalition «Jërin Sénégal/la 3ème voie».

A cette liste non encore exhaustive, il faut ajouter la coalition Yewwi askan wi dont l’unité en perspective des élections du 31 juillet prochain est très menacée. Tout dernièrement, il a été demandé à chaque entité de procéder à sa propre investiture avant une ultime étape devant un conseil de médiation et d’arbitrage.

Thialice SENGHOR