Talla Keita, 18 ans, est décédé dans d’atroces souffrances onze jours après son arrestation brutale, le 17 juin, par deux policiers du commissariat spécial de Rosso. Sa famille et les habitants dénoncent un nouveau cas de bavure policière.
Arrestation et violences apparentes
Dans la nuit du 17 au 18 juin, vers 2 heures du matin, Talla aurait été interpellé sans précaution. Sa sœur Adama, inquiète, se rend au poste de police et découvre son frère inanimé, le visage tuméfié, les lèvres gonflées et du sang autour de lui. Des photos accablantes, obtenues par L’Observateur, attestent des sévices subis. La famille pointe du doigt deux agents, Thiam et Badji, désormais mis en cause. Ils ont été placés en garde à vue à la suite d’une procédure disciplinaire lancée par la hiérarchie policière.
Diagnostic médical et lien tragique
Le procureur de Saint‑Louis, Baye Thiam, saisi suite à l’émoi suscité et sur la base d’un certificat médical du Dr Moussa Guira, a lancé une enquête judiciaire complète et ordonné une autopsie. Selon le document consulté par L’Observateur, Talla avait été hospitalisé le 18 juin pour un traumatisme facial sévère et des douleurs abdominales. Les médecins ont diagnostiqué une péritonite généralisée due à une fracture du foie. Son état s’est rapidement dégradé : déséquilibre hydroélectrolytique, infection généralisée, septicémie. Malheureusement, Talla est décédé le 29 juin malgré les soins prodigués. Sa famille accuse la bastonnade subie quelques jours auparavant d’en être la cause directe.
Enquête et poursuites en cours
Le parquet de Saint‑Louis a ordonné une enquête approfondie confiée au commissariat central de Saint‑Louis. La Brigade de proximité de Rosso enquête sous la qualification de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, qui pourrait évoluer en homicide involontaire ou volontaire selon les conclusions de l’autopsie.

