Le 1er juillet 2025, une série d’attaques coordonnées du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a frappé sept villes et localités de l’ouest du Mali, dont Diboli, située à seulement 1,5 kilomètre de la frontière sénégalaise, en face de la ville de Kidira. Cette offensive spectaculaire a ravivé les inquiétudes sécuritaires dans les zones frontalières du Sénégal, notamment dans le département de Bakel, où les populations vivent désormais sous la menace constante.
À Diboli, la proximité immédiate de la frontière sénégalaise place la ville de Kidira en situation de vulnérabilité accrue. Pour les habitants de Bakel, la peur est palpable. Interrogé par FarafinaNews, Alphousseyni Cissokho, coordonnateur du Forum civil de Bakel, confirme l’angoisse des riverains. « Les djihadistes sont à nos portes depuis longtemps. Maintenant qu’ils sont à Diboli, cela veut dire qu’ils sont là », a-t-il averti.
Il plaide pour un renforcement significatif des mesures de sécurité. Selon lui, il est urgent de mettre en place des postes avancés ainsi que des unités de surveillance actives jour et nuit. Il appelle également à la création d’un commissariat de police à Bakel, estimant que cela permettrait à la gendarmerie de se concentrer pleinement sur le contrôle du territoire. « C’est une nécessité absolue », a-t-il insisté, rappelant que la zone a déjà connu des actes de banditisme liés à cette instabilité, notamment des braquages à Goudiry.
Cette dégradation sécuritaire à la frontière impacte également le secteur du transport. Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal (UTRS), a lancé une alerte sur les ondes de RFM. Inquiet pour la sécurité des chauffeurs sénégalais opérant sur l’axe Dakar-Bamako, il a invité les conducteurs à suspendre temporairement leurs trajets vers le Mali. « Le Sénégal et le Mali sont étroitement liés. Si le Mali vit dans l’insécurité, c’est tout le transport sénégalais qui en souffrira, car ce pays ravitaille aussi le Niger et le Burkina Faso », a-t-il souligné.
Du côté malien, les autorités ont réagi à la gravité de la situation. Le gouverneur de la région de Kayes, le général de brigade Moussa Soumaré, a décrété un couvre-feu de 30 jours, reconductible, sur l’ensemble de la région. Une mesure destinée à contenir la menace, mais qui témoigne aussi de la montée en puissance des groupes armés dans cette zone instable.
