Un tournant diplomatique s’est amorcé jeudi à Bamako, où les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont entamé des consultations préliminaires avec le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette rencontre, tenue dans un contexte tendu depuis le retrait de l’AES de la CEDEAO, marque une étape clé vers une possible normalisation des relations.
Selon un communiqué conjoint transmis à la presse, les discussions visaient à « préparer le terrain pour des négociations officielles concernant les questions d’intérêt commun ». Les deux parties ont adopté un relevé de conclusions qui devrait servir de base à des pourparlers plus approfondis dans les semaines à venir.
Les échanges ont couvert un large spectre de dossiers sensibles : enjeux politiques, diplomatiques, administratifs, juridiques, ainsi que les défis sécuritaires et économiques auxquels la région est confrontée. Au cœur des débats, une volonté affirmée des dirigeants ouest-africains de placer « l’intérêt supérieur des populations » au centre de leurs préoccupations.
Un point d’accord notable a été l’importance accordée à la préservation des acquis de l’intégration régionale, notamment la libre circulation des personnes et des biens, menacée depuis la rupture institutionnelle entre les deux blocs. L’objectif déclaré : œuvrer à la signature de nouveaux accords « mutuellement bénéfiques ».
Autre sujet brûlant : la sécurité. Les deux camps ont exprimé une inquiétude partagée face à l’instabilité persistante dans le Sahel. Ils ont insisté sur « l’urgence d’une coopération efficace dans la lutte contre le terrorisme », soulignant que « la stabilité est une condition sine qua non au développement ».
Le communiqué final salue « l’esprit de fraternité et de responsabilité » qui a prévalu durant cette première rencontre directe. Un engagement a été pris pour poursuivre les échanges dans un esprit constructif et au service des peuples ouest-africains.
