L’armée israélienne a frappé, ce dimanche 27 avril, un entrepôt de « missiles de précision » du Hezbollah à Beyrouth, a annoncé le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu dans un communiqué. C’est la troisième fois que l’État hébreu frappe ainsi la capitale du Liban depuis le cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre 2024.

RFI avec AFP

« Sur instruction du Premier ministre (Benyamin) Netanyahu et du ministre de la Défense (Israel) Katz, l’armée a frappé avec force un entrepôt à Beyrouth, où le Hezbollah avait stocké des missiles de précision, constituant une menace significative pour l’État d’Israël », affirme le communiqué. « Israël n’autorisera pas le Hezbollah à se renforcer ni à faire peser une quelconque menace de n’importe où au Liban », ajoute l’armée israélienne, qui avait appelé plus tôt des habitants d’un faubourg du sud de Beyrouth à évacuer de manière « urgente ».

Un journaliste de l’AFP a vu de la fumée s’élever au-dessus d’un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l’agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un « hangar » et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place.

Toujours dans un communiqué, l’armée israélienne a accusé le Hezbollah de « violation flagrante » des dispositions de la trêve entre Israël et le Liban, pour avoir stocké selon elle des missiles sur le site visé. Les deux parties s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre. Israël mène régulièrement des frappes au Liban, disant viser combattants et infrastructures du mouvement très affaibli par la guerre, et maintient des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord de son territoire.

Le Liban appelle Washington et Paris à « contraindre Israël à cesser ses attaques »

Le président libanais Joseph Aoun a appelé les États-Unis et la France, garants de l’accord de cessez-le-feu, à « assumer leurs responsabilités et contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ». Il a mis en garde contre « la poursuite par Israël de ses actes de déstabilisation », qui aggravent les tensions et risquent « de saper la sécurité et la stabilité de la région ».

La représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis, a indiqué que la frappe avait « semé la panique et la crainte d’une reprise des violences parmi ceux qui aspirent désespérément à un retour à la normale ». « Nous exhortons toutes les parties à cesser toute action susceptible de compromettre davantage l’accord de cessation des hostilités et la mise en œuvre de la résolution 1701 » qui a servi de base à l’accord de cessez-le-feu, a-t-elle ajouté.

Outre cette offensive aérienne dans le sud de Beyrouth, l’armée israélienne a également affirmé avoir « éliminé un terroriste du Hezbollah » dans le sud du Liban, où le ministère libanais de la Santé a fait état d’un mort dans une frappe de drone dans la matinée.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir en soutien à son allié palestinien. Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée.