L’arrêté du 30 mai 2022 du ministère de l’Intérieur portant recevabilité des listes de candidats pour les élections législatives du 31 juillet 2022, ne passe pas. Les coalitions Aar Sénégal et Wallu Sénégal dénoncent une forfaiture. La dernière nommée a introduit, hier, des recours devant le Conseil constitutionnel.
“Chaos organisé’’. La coalition Aar Sénégal a le sens de la formule. C’est ainsi qu’elle qualifie la manière dont est mené le processus électoral devant conduire aux élections législatives du 31juillet prochain. Et qui a abouti à la publication de l’arrêté du 30 mai 2022 du MINT portant recevabilité des listes de candidats pour les élections législatives du 31juillet2022.
Docteur Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum et Cie disent assister à un processus électoral “inédit dans les annales de la démocratie sénégalaise et qui a privé de nombreuses listes du droit à concourir aux suffrages des Sénégalais, à cause de la loi inique sur le parrainage et des pièges conçus à dessein pour filtrer des candidatures indésirables’’.
Les ténors d’Aar Sénégal ne comprennent surtout pas que le ministère de l’Intérieur, en déclarant partiellement irrecevables les listes nationales de Benno et de Yaw, se soit “réservé le droit de dissocier les titulaires des suppléants sur la base d’une interprétation erronée de la nature des listes’’.
Car, à leurs yeux, “la liste nationale pour les élections législatives au Sénégal est composée de titulaires et de suppléants qui ne sont ni détachables ni dissociables. Il s’agit d’une liste unique, indivisible, solidaire et juridiquement homogène. Elle ne peut pas faire l’objet d’une recevabilité partielle’’.
C’est pourquoi ils considèrent que l’arrêté du ministre viole manifestement les dispositions de l’article L154 du Code électoral.
Même son de cloche du côté de la coalition WalluSénégal. Maitre Abdoulaye Wade et ses partisans attaquent l’arrêté du ministre qui, disent-ils, “démontre la volonté affichée d’exclure une des listes de l’opposition, en l’occurrence la liste proportionnelle de Yewwi Askan Wi.
Et, concomitamment, celle de vouloir laisser concourir les listes de Benno Bokk Yaakaar doublement irrecevables, d’une part, pour violation des règles encadrant le parrainage, puisque leur nombre de parrains déposés excède le nombre requis par la loi, et, d’autre part, pour non-respect de la parité homme-femme’’. Les libéraux ajoutent que “le régime et son ministre de l’Intérieur ont, une fois de plus, instrumentalisé l’Administration sénégalaise pour sélectionner les candidats et poser des actes purement politiciens en direction des élections législatives du 31 juillet 2022’’.
À leurs yeux, le régime use, une fois de plus, “de fourberies, combines, manipulations et acrobaties juridiques pour mettre en œuvre ses velléités d’élimination d’adversaires politiques’’. C’est pourquoi ils annoncent avoir déposé, hier, à 15 h 30, les recours idoines au près du Conseil constitutionnel, pour que les listes de Benno Bokk Yaakaar soient déclarées irrecevables.
“Lendemains troubles et incertains’’
Réagissant toujours à l’arrêté du ministère de l’Intérieur, Aar Sénégal s’étonne que celui-ci n’ait pas notifié à Benno et à Yaw les irrégularités constatées sur leur liste nationale, comme cela avait été fait à Yaw sur le cas de sa liste départementale de Dakar.
Car “cette carence administrative ne facilite pas l’usage des voies de droit ouvertes aux intéressés et biaise le processus électoral. C’est fait à dessein’’, estiment les leaders de la coalition.
Ils mettent le Conseil constitutionnel face à ses responsabilités et espèrent “qu’il se limitera à dire le droit, rien que le droit, mais tout le droit, en dehors de considérations politiciennes et partisanes, aujourd’hui et demain’’.
En outre, la Grande coalition Wallu Sénégal attire l’attention sur “la délicate question du fichier électoral frauduleux et faussement audité par le ministre de l’Intérieur et qu’i l refuse systématiquement de mettre à la disposition de partis politiques’’.
Ce qui lui fait dire que “tout, dans le processus électoral, est opaque, arbitraire, inéquitable et indigne d’un État de droit’’. Ce faisant, Me Abdoulaye Wade et ses partisans alertent “l’opinion nationale et internationale sur la gravité de la situation actuelle qui pourrait faire basculer le Sénégal vers des lendemains troubles et incertains’’.
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