À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogues, le président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM) a lancé un appel pressant aux plus hautes autorités du Sénégal. Dans une déclaration publique, il a interpellé le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko sur l’urgence d’une politique plus ferme contre le trafic de drogue et plus humaine envers les consommateurs.
Selon M. Dione, le fléau de la drogue au Sénégal engendre des conséquences dramatiques sur la santé mentale, la cohésion sociale et la sécurité publique. « De plus en plus, nous assistons à des séries de meurtres, parfois entre membres d’une même famille. La jeunesse est la principale victime de ce fléau, et si rien n’est fait, c’est notre développement qui est compromis », a-t-il alerté.
Il souligne également les risques économiques liés à la prolifération du trafic, notamment à travers le blanchiment d’argent, qui menace la stabilité financière du pays.
Dans sa déclaration, Ansoumana Dione préconise un double volet d’intervention. D’une part, il demande un durcissement des sanctions contre les gros trafiquants, qu’il qualifie de « véritables criminels ». D’autre part, il plaide pour une prise en charge médicale et sociale des usagers, à l’image de celle prévue pour d’autres maladies comme le paludisme ou la tuberculose.
« Il existe des structures adaptées, comme le centre de Darou Mousty construit depuis 2004, mais elles sont malheureusement sous-utilisées faute de volonté politique », déplore-t-il. Il appelle les autorités à réactiver ces dispositifs et à créer une dynamique nationale coordonnée pour traiter la dépendance comme une question de santé publique.
Ansoumana Mané avertit également que la position géographique du Sénégal facilite le transit de drogues vers l’Europe et les États-Unis. Une situation qui, selon lui, contribue à la détérioration du tissu social : divorces, éclatement des familles, augmentation des troubles psychiatriques… autant de signaux d’alarme qui, selon lui, devraient pousser l’État à agir rapidement.
En cette journée mondiale de lutte contre la drogue, M. Dione appelle à un sursaut national. « Ce fléau est en train de décimer notre jeunesse. Nous devons agir maintenant pour préserver notre avenir », conclut-il.
