Une affaire de blanchiment d’argent et de fraude fiscale secoue actuellement le secteur de l’importation et de la commercialisation de riz au Sénégal. Selon des sources proches du dossier, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a ouvert une enquête portant sur des opérations suspectes estimées à 40 milliards de francs CFA.
Au cœur de cette affaire, plusieurs sociétés dirigées par des ressortissants indiens opérant au Sénégal, notamment Prime SUARL, Saint-Louis Trading SARL et Sénégal Alimentaire Négoce. Ces structures sont soupçonnées d’avoir mis en place un réseau complexe de transactions financières opaques, destiné à dissimuler des mouvements d’argent douteux à travers plusieurs pays.
Une alerte venue de Dubaï
L’enquête aurait été déclenchée à la suite du rejet d’un virement de 186 920 dollars effectué depuis Dubaï par la société Terra Firma Commodities, en faveur de Sénégal Alimentaire Négoce. Ce rejet, jugé suspect par les autorités de régulation financière, a attiré l’attention de la CENTIF, qui a immédiatement lancé une investigation approfondie.
Très vite, les investigations ont pris une dimension transfrontalière, s’étendant jusqu’à la Côte d’Ivoire et l’Inde, où d’autres ramifications des sociétés mises en cause ont été identifiées.
Des soupçons graves
Selon des sources judiciaires, les enquêteurs cherchent à déterminer si ces sociétés ont utilisé des factures fictives, des sociétés écrans ou des montages offshore pour échapper à l’impôt et transférer illicitement des fonds hors du Sénégal.
La CENTIF collabore actuellement avec des partenaires étrangers, notamment des unités de renseignement financier d’autres pays, afin de tracer les flux d’argent et identifier les bénéficiaires effectifs des transactions.

Aucune arrestation n’a encore été annoncée à ce stade. Mais les premières conclusions de l’enquête pourraient déboucher sur des poursuites pénales, notamment pour blanchiment de capitaux, fraude fiscale et faux en écriture commerciale.
