« Le mariage n’est accepté en Guinée-Bissau qu’à partir de 25 ans. Toute personne se mariant avant cet âge sera qualifiée de pédophile », a déclaré le Président Embalo, dans un ton résolument offensif contre les pratiques traditionnelles qui portent atteinte aux droits des jeunes filles.

Si la déclaration a provoqué la surprise, notamment en raison de la législation actuelle qui autorise le mariage dès 16 ans selon le Code civil en vigueur, elle a néanmoins été saluée par les défenseurs des droits des enfants, qui l’interprètent comme un signal politique fort.

Le Président n’a pas seulement visé les hommes adultes qui épousent de jeunes filles. Il a également mis en garde les femmes adultes qui contracteraient des mariages avec de jeunes hommes âgés de moins de 25 ans. « Une femme qui épouse un homme de moins de 25 ans… disons qu’elle est aussi une pédophile », a-t-il déclaré, élargissant son propos à l’ensemble des unions perçues comme déséquilibrées en termes d’âge.

Le sud de la Guinée-Bissau, où le discours a été prononcé, est régulièrement pointé du doigt par les ONG locales et internationales comme l’un des foyers les plus préoccupants de mariages précoces, parfois contractés dès l’âge de 13 ans. Cette pratique est souvent liée à la pauvreté, au manque d’éducation, et aux normes socioculturelles profondément enracinées.

L’annonce du chef de l’État pose toutefois un défi juridique. Le Code civil n’a pas été révisé en ce sens, et continue d’autoriser le mariage à partir de 16 ans avec consentement parental. Aucune information officielle n’a encore été communiquée sur une réforme législative à venir pour harmoniser les textes avec la nouvelle position présidentielle.