Les effets de cette mobilisation sont profonds : les audiences sont suspendues, les greffes fermés, et aucune formalité judiciaire, dépôt ou délivrance d’actes n’est possible sur l’ensemble du territoire. Le fonctionnement des Cours et Tribunaux est à l’arrêt, entraînant un chômage technique de fait pour magistrats, avocats, huissiers, notaires et autres auxiliaires de justice.

Cette paralysie affecte directement les justiciables, confrontés à des retards préjudiciables dans le traitement de leurs dossiers. Des violations graves des droits fondamentaux sont également signalées, comme la prolongation injustifiée de détentions ou la remise systématique de mandats de dépôt.

L’impact économique est également notable : le blocage du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM) freine la création d’entreprises, les opérations financières et les procédures collectives. Les cessions de salaire liées aux prêts bancaires sont également suspendues, perturbant les relations entre salariés, banques et employeurs.

L’État subit, de son côté, un manque à gagner important. Les recettes issues des droits d’enregistrement, des timbres fiscaux ou des amendes ne sont plus perçues.

Malgré cette crise profonde, les syndicats dénoncent l’inaction des autorités. Le ministère de la Fonction publique, saisi depuis février, n’a donné que des réponses jugées insuffisantes. Le ministère de la Justice reste, quant à lui, silencieux.

Face à cette impasse, des voix s’élèvent pour demander l’intervention directe du Premier ministre et du président de la République. Ce dernier, garant du bon fonctionnement des institutions selon l’article 42 de la Constitution, est appelé à agir rapidement pour éviter une dégradation irréversible du système judiciaire.