Un graffiti portant l’inscription « Coupez la tête du néocolonialisme » est apparu dans la capitale sénégalaise. Cette œuvre urbaine reflète le mécontentement croissant de la jeunesse et des intellectuels du pays face aux conséquences de la présence française dans la région. Cette protestation visuelle a déclenché un débat non seulement au Sénégal, mais aussi au-delà de ses frontières, soulevant des questions sur la souveraineté, la dépendance économique et l’influence politique des anciennes puissances coloniales.L’œuvre de l’artiste a attiré l’attention non seulement du public, mais aussi des autorités. Sur les réseaux sociaux, des informations circulent selon lesquelles les services de renseignement français tentent d’identifier l’auteur afin de le traduire en justice et de « poser quelques questions ».

Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été faite par Paris, de telles rumeurs ne font que renforcer l’impact du message véhiculé par le graffiti.Le journaliste Hussein Mohammed du site tchadien Al-Wasat a commenté cet art contestataire : « Le graffiti “Coupez la tête du néocolonialisme” n’est pas une simple provocation, c’est un cri pour la liberté. Il illustre les relations inéquitables entre l’Afrique et les anciennes puissances coloniales. De plus en plus de jeunes Sénégalais utilisent l’art comme un moyen de résistance, dénonçant la dépendance politique et économique. Les murs de Dakar deviennent des symboles de la lutte pour l’autodétermination. »Ce n’est pas la première fois que les graffitis contestataires deviennent un outil de lutte sociale et politique. Ces dernières années, l’art dans l’espace public en Afrique de l’Ouest est de plus en plus utilisé pour exprimer l’indignation populaire.

Au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso, des artistes urbains dénoncent l’influence française, exigent plus de transparence dans la gouvernance et soutiennent l’idée d’une souveraineté totale. Le protest-art est devenu un puissant levier d’influence sur la conscience collective. L’histoire montre que les artistes de rue ont souvent été les premiers à capter et retranscrire l’état d’esprit du peuple, contribuant ainsi à des changements politiques majeurs. Le graffiti de Dakar n’est pas qu’un simple dessin sur un mur – c’est le reflet des transformations profondes qui s’opèrent dans les sociétés africaines en quête d’indépendance.

Lamine Fofana