Le ministre des Finances Cheikh Diba a récemment publié le rapport d’exécution budgétaire pour le premier trimestre 2025. Cette publication a suscité une réaction critique de l’ancien ministre Pape Malick Ndour, qui dénonce des incohérences majeures dans un texte intitulé “Rapport d’exécution budgétaire : gap de recettes, zones d’ombre, dépenses de confort et investissements oubliés”.
Selon lui, près de 40 milliards de francs CFA de recettes manquent par rapport aux prévisions. Il questionne la fiabilité du budget annoncé comme “sincère” par les autorités : “Si les prévisions étaient justes, où sont passés nos 40 milliards ?”
Autre inquiétude soulevée : la faiblesse des investissements publics. Les dépenses d’investissement plafonnent à 2,64 milliards F CFA, pendant que les dépenses de fonctionnement explosent, avec 84,65 milliards pour les biens et services et 463,93 milliards pour les transferts courants. L’ancien ministre déplore un déséquilibre flagrant : “Quand il s’agit de faire fonctionner l’appareil d’État, les procédures sont fluides. Mais pour investir dans les besoins réels des populations, tout se bloque.”
Il critique ce qu’il appelle un “budget de confort”, illustré par l’achat de véhicules pour les députés à hauteur de 8 milliards F CFA, soit quatre fois plus que les investissements exécutés sur la période.
Dans son analyse du rapport 2024 de la Cour des comptes, Pape Malick évoque également un flou sur 131 milliards de recettes supposément recouvrées en 2024 mais inscrites en 2023. Seuls 87,9 milliards supplémentaires apparaissent, laissant un écart inexpliqué de 43,1 milliards.
Enfin, il s’étonne d’un écart de 90 milliards de francs CFA entre les dons prévus et ceux effectivement reçus fin 2024. Il évoque trois hypothèses : une omission volontaire dans la loi de finances rectificative, un versement tardif exceptionnel, ou des dons dissimulés par l’ancien régime.
Pour Pape Malick Ndour, ces écarts budgétaires et ces zones d’ombre exigent des explications claires et publiques de la part du gouvernement.
