La plus haute juridiction des États-Unis, la Cour suprême, autorise Donald Trump à expulser huit migrants sans papiers vers le Soudan du Sud. Pays avec lequel ils n’ont aucun lien et dans lequel ils risquent la torture. Mais cette ordonnance s’inscrit dans le cadre plus large d’une décision prise il y a 10 jours, autorisant les expulsions vers des pays tiers.

Depuis un mois, les huit hommes, tous condamnés pour des crimes graves aux États-Unis, étaient détenus à Camp Lemonnier, la base militaire américaine de Djibouti. Originaires du Vietnam, de Corée du Sud, du Laos, de Cuba, du Mexique et de Birmanie, et en l’absence de l’accord de leurs pays respectifs pour les accueillir, les États-Unis les avaient expulsés vers le Soudan du Sud, avec lequel ils ont négocié une sorte de partenariat.

Mais alors qu‘ils étaient dans l’avion, un juge de Boston était intervenu pour les dérouter vers Djibouti, craignant qu’ils ne soient torturés s’ils atterrissaient à Juba. Maintenant, l’administration Trump assure avoir reçu des « assurances diplomatiques » qu’ils ne seront pas torturés.

Cette expulsion est aussi la concrétisation d’une décision très récente prise par la Cour suprême, à majorité conservatrice. Les États-Unis peuvent désormais expulser des ressortissants étrangers vers des pays tiers si leurs pays d’origine ne veulent pas les voir rapatrier.

Dans le même temps, des ordonnances ont levé les protections accordées aux personnes, sur le sol américain, qui bénéficiaient d’un statut de protection temporaire ou humanitaire. Ces décisions pourraient ouvrir la voie dans les prochaines semaines à des centaines de milliers d’expulsions.