Ardo Gningue s’est rendu, le 10 mars 2025 à la Division spéciale de la Cybercriminalité (DSC) suite à une convocation téléphonique en lien avec une affaire le concernant. Dans une déclaration publique, il a expliqué les circonstances de son audition et a exprimé sa position sur les accusations portées contre lui, concernant des propos qu’il avait publiés sur Facebook à l’attention d’Abass Fall et d’Ousmane Sonko.
Des propos mal interprétés mais des excuses présentées :
Ardo Gningue a précisé que les propos qu’il avait tenus sur les réseaux sociaux n’avaient aucune intention injurieuse. Selon lui, ses déclarations étaient purement insignifiantes, mais il a tout de même présenté des excuses à ceux qui auraient pu se sentir heurtés par l’expression « sen thiapa », utilisée dans ses messages. Gningue a réaffirmé qu’il n’avait jamais été impliqué dans des propos injurieux et que son engagement visait exclusivement le bien-être du peuple sénégalais.Il a rappelé que ses prises de position politiques avaient toujours été basées sur des principes et des convictions profondes pour un Sénégal meilleur. « Ceux qui me connaissent savent très bien que je ne me suis jamais mêlé à des histoires d’injures ou d’insultes », a-t-il ajouté.
Une interpellation qui dévie de l’objectif initial :
Le chroniqueur a fait savoir qu’il s’attendait à ce que l’audition porte sur les plaintes qu’il avait déposées contre le détournement de fonds publics et l’enrichissement illicite, en particulier concernant la somme de 1 000 milliards déclarée par Ousmane Sonko. Il a évoqué la pétition qu’il avait initiée, qui avait recueilli un grand nombre de signatures de citoyens sénégalais. Cependant, au lieu de se concentrer sur ces plaintes d’intérêt public, il a estimé que la justice s’était focalisée sur ses propos, qualifiés de contraires aux bonnes mœurs.
Une justice à deux vitesses dénoncée :
Ardo Gningue a dénoncé ce qu’il considère comme une « justice à deux vitesses » dans le pays. Il a cité l’exemple d’Azoura Fall, militant du parti au pouvoir Pastef, qui aurait insulté la mère du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, sans qu’aucune action judiciaire ne soit entreprise. Selon Gningue, cette situation démontre que la justice semble être au service d’intérêts politiques et non de l’intérêt général du peuple sénégalais.
Dans sa déclaration, Gningue a également critiqué le Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il accuse d’instaurer une dictature au Sénégal. Il a évoqué une récente déclaration de Sonko où ce dernier affirmait que « les pays qui ont décollé ces dernières années sont ceux où les libertés ont été réduites ». Cette déclaration, selon Gningue, symbolise un recul des libertés démocratiques au Sénégal.Remerciements et défense de la liberté d’expressionEnfin, Ardo Gningue a tenu à remercier tous ceux qui l’ont soutenu tout au long de cette épreuve : le peuple sénégalais, ses avocats, sa famille, les responsables politiques, les journalistes, la société civile, ainsi que ses codétenus à la prison de Rebeuss. Il a réaffirmé son engagement à poursuivre son combat pour la liberté d’expression, soulignant que sa liberté d’opinion et d’expression ne se négocie pas. Gningue a également annoncé que ses avocats allaient faire appel de la condamnation de deux ans avec sursis qui lui avait été infligée.
A terme, Ardo Gningue a rappelé qu’il avait toujours été sous sursis durant le régime de Macky Sall, mais cela ne l’avait jamais empêché de s’exprimer. « Votre camarade, Ardo Gningue, continuera de parler », a-t-il déclaré fermement, réaffirmant son engagement envers la liberté d’expression et de pensée au Sénégal.