Le parti Pastef assume ses déconvenues judiciaires comme une victoire de l’État de droit. Dans une tribune largement partagée sur les réseaux sociaux, Amadou Ba, membre du parti au pouvoir et député, salue les récentes décisions de justice défavorables à l’exécutif comme la preuve de l’indépendance retrouvée de la magistrature sénégalaise.
Selon lui, chaque décision défavorable au gouvernement ou à ses représentants, loin d’être un revers politique, constitue un marqueur clair de la rupture annoncée par le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. « Il faut se réjouir des décisions de justice défavorables et célébrer le triomphe de l’État de droit », écrit-il.
Il cite notamment le rejet par la Cour suprême du rabat d’arrêt Mame Mbaye Niang introduit par le Premier ministre, ainsi que les décisions du Conseil constitutionnel sur la loi interprétative et la suspension d’un média, comme des exemples concrets d’un pouvoir judiciaire désormais autonome.
Contre les critiques de l’opposition qui évoquent des menaces sur les libertés publiques, Amadou Ba affirme que les temps des “guillotines judiciaires” et des interférences politiques sont révolus. Il y voit un camouflet pour les détracteurs du régime : « La justice n’est plus aux ordres », soutient-il.
Pastef insiste que cette neutralité judiciaire est au cœur de son projet de gouvernance, et que le gouvernement actuel s’interdit toute pression sur les magistrats. Un message destiné autant à l’opposition qu’à la communauté internationale.
