Une énième rencontre pour la réduction de la cherté de la vie au Sénégal. Encore annoncée à grande pompe et avec toute la communication qui va avec. En tout état de cause, le panier de la ménagère est trop en souffrance, et la fluctuation des prix sur le marché sénégalais en est pour quelque chose. Les pauvres dames en se rendant chaque matin au marché sont obligées de sortir leur calculette. Elles sont sous le dicta de commerçants capricieux et qui pour un rien font monter les prix à leur guise. Et en toute impunité. L’Etat tel un simple spectateur assiste le regard, certainement, médusé aux spéculations.
Macky Sall depuis son accession au pouvoir, conformément au Yonou Yokouté, un programme social pour lequel la majorité des sénégalais avait porté son choix sur lui ; peine à trouver la bonne équation pour arrêter définitivement la spéculation des prix dans tous les secteurs.
Des initiatives, il y’en a eu. Mais l’Etat a toujours manqué de volonté dans sa recherche de solution à la baisse des prix. Combien de mesures ont-elles été prises à ce sujet mais qui ont connu des failles dans l’application
L’Etat du Sénégal a vraiment du mal à trouver une véritable parade à la baisse des prix des denrées alimentaires et autres. Il s’est toujours heurté au refus catégorique des différents acteurs. Ces derniers ont à plusieurs fois font reculer l’Etat.
La première loi portant baisse des loyers s’est avéré un retentissant échec, ainsi que les différentes mesures prises pour baisser les prix des denrées. On n’en est pas au premier essai. En réalité, ce que ne comprend pas le citoyen : c’est pourquoi l’Etat a-t-il mal à faire appliquer la baisse effective des prix ?
Et c’est là que tout Sénégalais attend le gouvernement d’Amadou Ba. Comme lui-même le disait, le soir de sa nomination au poste de premier ministre « un gouvernement de combat et de terrain ». Cette fois-ci, il urge beaucoup plus de descendre sur le terrain pour dissuader les récalcitrants à la baisse des prix que toute autre chose.
Le premier jalon posé à l’époque deux ans après son accession au pouvoir (Macky Sall), c’était la loi portant baisse des loyers. Ce fameux projet de loi numéro 04 /2014 a été voté à l’Assemblée nationale en session ordinaire unique. Cette loi prévoyait la baisse du loyer à des taux allant de 29%, 14% à 4%. Et tout bailleur refusant cette application se voyait exposé à des sanctions prévues par la loi 81-21 du 25 juin 1981.
Mais en dépit de ces menaces et autres réprimandes de l’Etat, les bailleurs avaient réussi à déjouer cette loi, rendant ainsi le loyer beaucoup plus cher. Et sur l’étendue du territoire national la complainte sur la cherté du loyer est la même.
Au second tour des présidentielles de 2012, Macky Sall et Abdoulaye Wade avaient rivalisé d’ardeur et d’arguments sur la baisse des prix des denrées alimentaires. Et des experts qualifiaient à cette époque leurs déclarations de populiste. Sur ce sujet, Macky Sall promettait de mettre fin à cette flambée dès les premiers jours de son magistère. Il préconisait d’économiser 130 milliards par an en réduisant le train de vie dispendieux de l’Etat. Mais il faut dire qu’entre 2012 et 2022 beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Car les prix continuent toujours de grimper. Les multiples initiatives de l’Etat concernant ce volet sont restées vaines.
Au point que ce week –end était tenu au palais un conseil national de consommation. Dont les 11 mesures prises sont bien passées à la loupe nous souffle t-on du côté de la résidence présidentielle. Les vaines tentatives de baisser les prix n’ont jamais convaincu beaucoup de monde. Et d’après les résultats d’une étude sur le prix des denrées alimentaires de l’institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev-Afrique) 675 personnes sur un échantillon de 821 personnes confient ne pas sentir la baisse des denrées. Cette étude a été réalisée entre avril et mai 2022 dans les 14 régions du Sénégal.
Dans le cœur des Sénégalais, le conseil national de la consommation reste un non évènement. Tout compte fait, c’est le résultat final qui préoccupe la pauvre ménagère : à savoir la baisse effective des prix des denrées, tel qu’annoncé par le gouvernement. Sur ce, l’Etat du Sénégal a plus que le devoir de veiller à cette mesure pour au moins sa crédibilité devant ses citoyens.