Selon Me Sall, bien que la décision écrite du juge n’ait pas encore été notifiée aux parties, les débats ont révélé un point essentiel : ni l’Avocat général ni l’Agent judiciaire de l’État n’auraient défendu la compétence du ministre pour prendre une telle décision. Ils auraient tous deux reconnu que le ministre de la Communication ne disposait d’aucune base légale pour interdire la parution d’un organe de presse.

Face à ce revers procédural, le CDEPS ne désarme pas. Une nouvelle requête devrait être introduite sous peu pour contester l’arrêté du ministre sur le fond. Le collectif qualifie cette décision de « mesure arbitraire », dénonçant son absence de fondement légal et ses conséquences dramatiques sur l’écosystème médiatique national.

D’après le CDEPS, la mesure a entraîné la fermeture de plusieurs entreprises de presse, plongeant des milliers de professionnels, journalistes, techniciens et employés dans une précarité accrue, à quelques semaines de la fête de la Tabaski. Le collectif évoque un choc pour la réputation de ces médias auprès de l’opinion publique, mais aussi une perte de confiance des annonceurs et partenaires financiers.

Le communiqué du CDEPS avertit que l’État pourrait être amené à verser d’importants dommages et intérêts pour les préjudices économiques et moraux subis par les entreprises de presse concernées.